Jean-Bernard Papi, romancier, essayiste, nouvelliste et poète

                                                La littérature est un art de combat.  

                      

                     Le duel.                  

                                                      
     
    Je ne m’étais jamais battu en duel, et je l’ai fait ! Je savais que ce duel serait un acte déterminant, un tournant dans ma vie. Ce qui ne m’empêchait pas d’être inquiet pour ma personne. Revenons en arrière. Pour un officier inspecteur, poste que j’occupe depuis trois années dans la petite garnison de Saint-M., l’existence est fade et le travail sans éclat. L’inspection, que ce soit des hommes de troupe ou du matériel, se fait toujours à la même heure quoi qu’il arrive. Les dates sont fixées longtemps à l’avance sur un calendrier qui ne laisse aucun vide. Tel jour pour les canons, tel autre pour les obus, tel autre encore pour le casernement, les cuisines, les pneus, les casques, les gamelles etc. Un modèle de ponctualité et de vigilance pointilleuse. Qu’il fasse un soleil à vaporiser un chameau ou qu’il pleuve autant que pendant la mousson à Bombay, qu’importe, le gradé responsable vous attend, son registre ou son fichier sous le bras. Il se tient devant la porte du bâtiment, dans lequel se trouve l’objet de votre contrôle, l’air soumis et le sourire forcé, figé dans un garde-à-vous d’école. Et vous qui songez à la douceur de votre bureau en pestant sous l’averse ou en claquant des dents dans le blizzard, vous entrez à sa suite en maudissant, in petto, le règlement qui vous fait lever à six heures pour compter des chaussettes. Règlement qui transforme, en un rien de temps, une bonne pâte en misanthrope.  À ce régime délétère un inspecteur prend une année d’âge tous les six mois. Je veux dire aussi que s’il ne se secoue pas les plumes, il prendra également trois kilos de gras tous les six mois. Je faisais partie de cette dernière catégorie, hélas ! Un an après mon arrivée à Saint-M. je me levais le matin avec peine pour trouver le temps à ma fenêtre éternellement maussade. Je me pliais, pour enfiler mes rangers, de plus en plus difficilement ; j’accusais ma vareuse de rétrécir et l’escalier qui menait à mon bureau d’être de plus en plus raide. Par contre, je trouvais les repas du mess plus agréables d’un jour sur l’autre, je renâclais à quitter la table et m’éternisais devant ma tasse de café. Je m’encroûtais. Je m’encroûtais d’autant mieux que, célibataire, j’étais préservé des doux reproches que sait vous adresser une épouse aimante et surtout attentive.
   Un jeune capitaine de spahis, célibataire lui aussi, mince comme un brin de jonc vint à être muté chez nous accompagné d’une réputation de tireur d’élite, de manieur de sabre exceptionnel et de sportif accompli. Toutes les casernes ouvrirent leurs fenêtres pour le voir manœuvrer à la tête de son peloton de chars. Le buste hors de la tourelle, l’œil plus vif et perçant que celui de l’aigle, il donnait des ordres secs et précis. Et il était obéi à la perfection. Les blindés pivotaient, se rangeaient avec un ensemble parfait, alignaient leur canon comme si chaque mécanique était reliée aux autres par des fils invisibles. Moi, quand je passais l’inspection des cuisines du régiment c’est tout juste si je ne recevais pas une marmite de soupe ou l’huile bouillante des frites sur les pieds. Je conçus à l’encontre de ce capitaine une haine comme seules les bêtes brutes enfermées dans une cage trop étroite peuvent en ressentir à l’endroit de leur gardien. Comme le tigre du cirque, j’étais prêt à le dévorer au moindre pas de travers. D’autant qu’il m’avait humilié, sans le faire exprès je dois le reconnaître, auprès d’une serveuse du Cercle de garnison que je courtisais depuis des années sans résultat. Elle lui était tombée dans les bras au cours d’une soirée consacrée à Bacchus sans qu’il bouge un cil. Et tombée dans ses bras est un euphémisme puisque le lendemain de cette pénible soirée, en me rendant à l’inspection des bidons de deux litres et des ceinturons, je l’avais vue, à peine vêtue dans le couloir qui desservait la chambre du bellâtre, qui s’enfuyait bien avant la levée des couleurs. J’en avais conçu un dépit acide et violent qui, après m’avoir causé une fièvre de deux jours et des aigreurs d’estomac, se superposa à mes autres griefs à la façon des lamelles de pâte sur un millefeuille.
   Il faut me comprendre. Choisir ce métier, c’est choisir la gloire et l’héroïsme. Jeune officier, il faut s’emparer promptement des lauriers lorsqu’ils s’offrent à vous. Mais trop pataud, trop timoré ou encore mal conseillé, si vous dédaignez la gloire, votre avenir sera celui d’un petit fonctionnaire, sans retour en arrière possible. Achab peut poursuivre inlassablement Moby Dick, on ne poursuit pas la chance lorsqu’on l’a dédaignée ; elle sourit à un autre et votre tour est passé. Alors on vieillit plus vite et, comme moi, on se met à détester les jeunes, surtout ceux qui représentent ce que vous auriez pu être si vous aviez su empoigner fermement la main de la fortune lorsqu’elle était passée près de vous, souriante et généreuse. Je crus le tenir à ma merci lors de l’une de mes inspections, lesquelles en redevenaient, de ce fait, un peu plus captivantes et réjouissantes. Vint donc le jour attendu de l’inspection des toilettes. Pas des siennes naturellement, mais de celles de ses hommes. Il m’attendait, sûr de lui et fumant une cigarette qu’il ne prit même pas la peine d’éteindre avant de me saluer d’un petit mouvement mutin du poignet. C’est tout juste s’il ne me tapa pas sur le ventre. J’étais furieux mais je serrais les dents car je tenais ma vengeance et il n’était pas question de la rater à cause d’un bête mouvement d’humeur. Les vieux de la vieille comme moi, me disais-je, ont plus d’un tour dans leur sac et le morveux qui les mouchera n’est pas encore né. Les faïences des toilettes et les cuvettes étaient étincelantes et il me montra les lieux avec une fierté non dissimulée. Voyez ce que j’obtiens de mes hommes, semblaient me dire ses yeux. J’avais caché dans ma manche un de ces tubes de cirage marron que nous achetons pour astiquer nos chaussures. Je fis rapidement et dans son dos une virgule dans un coin particulièrement difficile d’accès et fréquemment oublié par les troufions de corvée.
   - Et ça ! dis-je triomphant en montrant la trace. Qu’est-ce que c’est ?
   Mon capitaine examina attentivement la virgule, la toucha d’un gant prudent et se releva en souriant.
   - C’est du cirage mon vieux, et pas du meilleur. Un produit d’Uniprix, un bas de gamme terne et sec comme de la farine, à peine bon pour un civil. En revanche, je me demande comment quelqu’un a pu fourrer sa godasse à cet endroit et pourquoi l’a-t-il fait ?
  C’était râpé. Je fis un pâle sourire, bredouillai que mon inspection s’était remarquablement déroulée chez un officier hors pair, un véritable meneur d’hommes qui méritait bien ses galons. On aurait dit une proposition pour la Légion d’honneur
. Il me fit une courbette accompagnée d’un sourire surpris et me remercia chaleureusement pour mes propos.
   - J’en ferai part aux hommes, ils seront flattés.
   Ça m’étonnerait, pensais-je, sachant combien ma sévérité habituelle me desservait, même auprès de la troupe. Mais tu ne perds rien pour attendre mon bonhomme, si ce n’est pas aujourd’hui ce sera demain. Je poursuivis donc mes inspections car la vie de caserne continuait. Aux boutons d’uniforme « cuivre doré » succédèrent les lacets « cuir et coton », les taies de traversins « en 70 » aux tables de nuit « petit modèle », les fait-tout aluminium « poignée bois » aux quarts « modèle standard », les guêtres « toile et cuir » aux brodequins « type 1915 », sans que le capitaine ne se retrouve une seule fois en travers de ma route même pour une broutille. J’enrageais. Je frappai à sa gauche, c’est à dire sur l’adjudant garde-mite pour un matelas envoyé à la réforme sans mon avis, à sa droite sur le sergent-major riz-pain-sel pour avoir confondu le sel de cuisine et le produit pour nettoyer les lavabos dans ses états administratifs. Mais jamais je ne pus atteindre le capitaine Joli-cœur, comme je l’avais surnommé. Je le croyais à ma portée, à la bonne distance de frappe, il s’échappait comme une anguille et c’était moi qui devais lui faire des excuses. Il lui manquait deux lits. Le blâme était prêt qui allait l’étendre pour le compte. Hélas ! Il les avait prêtés à l’infirmerie pendant l’épidémie de rougeole. Un de ses hommes était absent sans motif lors de l’inspection des bonnets de police et je me frottais déjà les mains. Calamité ! L’animal venait de sauver un enfant qui se noyait dans le canal proche et nous arriva tout trempé, auréolé de bravoure et escorté de la famille en pleurs. J’en aurais mangé mon képi.
   - Vous me cherchez mon vieux, c’est visible, me dit un soir le capitaine Joli-cœur d’un ton peu amène. Cela fait longtemps que vous me tendez des pièges. N’ai-je pas raison ? Soyez franc je vous prie !
   Nous étions dans le salon de lecture du Cercle, désert à cette heure, un piano, quelque part, jouait l’encourageante Marche militaire n°1 de Schubert. Les serveurs et serveuses qui me jetaient des coups d’œil glacés en passant étaient loin de se douter, il me semble, de la mauvaise embuscade dans laquelle j’étais tombé. Le capitaine m’avait coincé, très civilement, derrière une porte. Il me dominait d’au moins trente centimètres et si ce n’avait été la proéminence de mon ventre, son visage courroucé se serait trouvé à quelques centimètres du mien.
   - Je veux crever l’abcès et savoir ce que vous me reprochez, gronda-t-il. Je m’efforce de vous plaire et vous cherchez à me discréditer, n’est-il pas vrai ? Il n’est pas une futilité dont vous ne faites une montagne avec l’espoir de me nuire.
   Peu habitué à un langage aussi direct et élégant, je me mis à bafouiller.
   - Je suis moche et vous êtes beau. Je croupis dans des tâches qui pousseraient un chimpanzé au suicide tandis que vous, vous brillez à la tête de vos hommes dans des exercices militaires pleins de panache et toutes les femmes se jettent à vos pieds. Je vieillis et me renfrogne, vous vous épanouissez comme une plante au soleil dans une éternelle jeunesse. Vous serez cette année excellemment noté et votre avancement sera assuré. Pour moi, combien faudra-t-il que j’inspecte d’urinoirs, que j’examine de godillots, que je compte de brosses et de serpillières, que je goûte de soupe aux pois, que je pèse au gramme près la nourriture des chiens de guerre avant que je ne passe au grade supérieur ? Tout comme vous, je voudrais bien commander la nouvelle compagnie de chars qui se met en place ! Hélas ! La nature vous a fait de la race des gagnants quand moi je suis de la race des perdants. Quoi que je puisse faire, les dés sont pipés à votre avantage. C’est pas juste.
   - En effet, cela n’est guère juste, répondit le jeune homme pensivement. Sa colère semblait tombée. Vous pouvez ajouter aussi que je ne fais pas de faute dans la dictée de Mérimée alors que vos rapports en sont truffés, que je mets au pistolet comme au fusil, toutes mes balles dans le 10 alors que vous avez de la peine à toucher la cible. La liste est longue de ce qui nous sépare. Je ne cherche pourtant pas à vous faire de l’ombre bien que, comme vous me le rappelez, nous soyons concurrents pour l’avancement. Je vous plains très sincèrement.
   Que se passa-t-il à la suite de cette discussion ? Je l’ignore, mais à partir de ce jour ses ordres se firent plus hasardeux. Il lui arriva même d’égarer un de ses chars au cours d’une manœuvre dans un bois voisin. Au stand de tir, il ne plaça plus toutes ses balles dans le dix et il fit même de grossières fautes d’orthographe dans ses rapports. Une malchance semblait l’accabler dans tout ce qu’il entreprenait qui réduisait en partie ses efforts à néant. Par contre et par un inexplicable miracle, il se murmura partout que mon travail aussi peu glorieux soit-il, était la cheville ouvrière de l’armée et le garant des victoires futures. On citait un généralissime qui avait déclaré, un jour de 1939, que grâce au travail des inspecteurs militaires comme moi « Il ne manquait pas un bouton de guêtre dans les armées françaises » ? Alors les cuisiniers ne firent plus mine de me renverser les poubelles sur les jambes et plus aucun chauffeur de camion ne tenta de m’écraser quand je traversais la cour d’honneur. Je perdis du poids et repris le goût de vivre. Mon seul regret était que la jolie serveuse que je courtisais jadis lui restât encore très attachée, malgré qu’il lui fasse de grandes infidélités avec une autre bécasse que je croisais aux aurores dans le couloir qui desservait sa chambre.
   Je ne m’étais jamais battu en duel, c’est vrai et à la vérité je savais à peine tenir un sabre ; juste ce qu’il fallait pour rendre, sabre au clair, les honneurs réglementaires. Pourtant j’allais devoir le faire et voici comment. Un soir au Cercle, alors que mon capitaine Joli-cœur semblait bien éméché nous eûmes tous les deux une altercation sous les yeux de l’adorable serveuse, et devant presque tous les officiers subalternes présents. Je ne sais comment il s’y prit, mais après avoir déclaré que j’avais gravement bafoué son honneur, il recueillit l’approbation de tous pour que nous réglions notre différent au cours d’un duel. Comme il se prétendait l’offensé, il choisit le sabre. Les duels étaient depuis longtemps interdits entre militaires. Ceux qui transgressaient la loi, s’ils se faisaient prendre, étaient sévèrement punis. Tous les témoins, même les moins engagés, comme la vingtaine d’officiers présents le soir de la dispute, pouvaient être poursuivis et punis. Je commençai par refuser.
   - C’est insensé, dis-je à ses témoins venus dans ma chambre pour régler certaines dispositions et en particulier connaître les noms de ceux qui devaient me représenter, on se croirait revenu au moyen-âge. Se battre en duel ! Comme les mousquetaires sous Louis XIII ! Quelle folie !
   Je n’avais pas encore choisi de témoins, n’ayant pas, à proprement parler, de véritables amis parmi mes compagnons officiers en raison des litiges qui souvent nous séparaient. J’ajoutai, à l’intention de ces messieurs, que puisque j’avais, paraît-il, insulté leur homme, du diable si je savais à quel propos, j’étais prêt à lui faire des excuses publiques.
   Ce que le capitaine Joli-cœur refusa avec hauteur, ajoutant que je savais pertinemment pourquoi nous devions nous battre. La mort dans l’âme, je trouvai donc mes deux témoins. Je dus leur promettre de passer l’éponge sur les infractions et carences qui ne manqueraient pas d’apparaître dans leurs services au cours de mes prochaines inspections. Comme je pensais être mort à ce moment-là, cette promesse ne me coûtait rien. Je fus surpris, et tout heureux, ce qui chassa pour un temps mes sombres pensées quand la jolie serveuse vint me voir dans ma chambre pour me prier de ne pas m’exposer inutilement. Elle me jura même qu’elle serait très malheureuse s’il m’arrivait quelque chose. Avant de partir, elle me donna un rapide baiser et me glissa dans la main ce qu’elle me jura être son porte-bonheur préféré lequel, à l’examen, se révéla être la fève d’une précédente galette des rois. On a le talisman que l’on veut se donner, patte de lapin ou grigri, et celui qu’elle m’offrit fut, à l’usage, des plus efficaces.
   - Tuez cet enfant de pute ! me recommanda-t-elle chaudement en s’en allant. Il m’a avoué hier me préférer Clarisse, la stupide secrétaire de l’infirmerie.
   Le jour du duel, à l’aube, nous nous retrouvâmes dans le coin le plus reculé et le plus discret du terrain de manœuvre. J’avais passé la veille plus d’une heure à briquer mon sabre à la poudre de Sommières et il brillait comme ce matin le trait du soleil matinal sur l’horizon. Les préparatifs furent vite expédiés par nos témoins qui ne souhaitaient pas s’éterniser, restant entendu que le duel s’arrêterait à la première goutte de sang. J’avais répété dans ma chambre toutes les attaques et parades que je connaissais. J’en connaissais peu. Je fis de rapides moulinets devant mon adversaire en espérant l’impressionner, puis nous nous mîmes en garde.
   - Allez messieurs ! Ordonna le doyen des témoins.
   Mon adversaire lança de violents et brusques assauts qui tous échouèrent sans que je bouge le petit doigt pour les contrer. Soit que son attaque passât trop à gauche ou trop à droite, ou encore par-dessus ma tête, il ne parvint jamais à me toucher. Comme si j’étais devenu immatériel, fantomatique. Il ne m’effleura même pas de sa redoutable lame, laquelle, entre nous soit dit, lorsqu’il menait ses terribles assauts, aurait pu me fendre le crâne en deux comme un melon sous la hache. Paralysé par la brutalité et la rapidité de ses passes, je fis pourtant un geste, un tout petit geste pour me protéger le visage, ce qui amena la pointe de mon sabre sur la trajectoire de sa main gauche. Le sang se mit à couler. On pansa la main et je fus déclaré vainqueur.  Au Cercle, on m’ovationna et j’eus droit à un baiser de la serveuse qui se prénommait Sophie, et qui accepta tout de suite un rendez-vous pour aller écouter avec moi le concert que la musique du régiment donnait le dimanche après-midi près du canal. Le lendemain matin j’eus la visite du capitaine.
   - J’espère que vous voici satisfait mon vieux, me dit-il en me tapant amicalement sur l’épaule. J’ai rétabli la balance en faveur de l’ancienneté, et je peux vous certifier que, depuis six mois, cela m’a donné un mal de chien… Dieu de Dieu ! … Ce que vous êtes maladroit ! Quand j’y pense. J’ai craint de me faire éborgner dix fois. La nouvelle compagnie de char est à vous, je n’en doute pas une seconde. Pour ma part, je vais rejoindre ma nouvelle affectation. Comme je l’avais demandé, il y a un an, je pars pour Washington, attaché d’ambassade, avec le grade de commandant, finalement notre colonel ne me trouve plus si bon que ça et n’a pas cherché à me retenir. Ah ! L’Amérique ! … Les diplomates, par bonheur, sont des gens sensés et je n’aurai pas à me battre en duel, même pour aider l’ambassadeur. Une dernière chose cependant, avant de partir j’irai faire
brûler un cierge énorme à sainte Barbe pour qu’elle veille sur vos malheureux futurs subordonnés.
   - Soyez rassuré sur leur compte, mon petit, répondis-je très sûr de moi, et s’il se trouve un mécontent, hé bien ! Je le ramènerai promptement à la raison.
   Ce disant, empoignant mon sabre, je fis un rapide et fringant moulinet dans le vide. Je me demande encore, en écrivant ces lignes, comment j’ai fait mon compte, mais, dans le mouvement, je me suis planté le sabre dans le pied. Indisponible pour six mois !
 
   Jean-Bernard Papi © (in La Saintonge Littéraire )