Jean-Bernard Papi, romancier, essayiste, nouvelliste et poète

                                                La littérature est un art de combat.  
     
                     Ecologie : science ou religion ?
             




                                                                                                                                               Peinture de Kael (Mickael Fleury)(2014)


L'humanité n'a d'autre espoir pour survivrer que la Raison et la science.
Raymond Aron (Le spectateur engagé. Edt. Julliard 1981)


   Commandé en 1970 par le Club de Rome -un groupe d'élites internationales - le rapport Meadow, intitulé « Halte à la croissance », parait en 1972, durant le premier « choc pétrolier ». Ce rapport très alarmiste établi par des experts du MIT (Le couple Meadow, Université de technologie du Massachussetts), faisait état d’une limite prévisible des énergies fossiles à brève échéance. L’écologie politique, qui se réfère à ce rapport, propose des mesures immédiates comme la décroissance -ce que le rapport ne prévoit pas-, pour contrer les deux événements, plus ou moins liés, qui constituent une part importante de ses convictions, c'est à dire :
- La disparition du pétrole (cf. le rapports Meadow), ainsi que les principales matières premières.
- L’augmentation de la température du globe terrestre   connue depuis les années 1960, elle serait le résultat, en partie, de l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère, gaz issu
de la combustion des énergies fossiles. Le 23 juin 1988, devant le Congrès américain, le Dr James Hansen, responsable des sciences de l'atmosphère de la NASA et écologiste convaincu, épaulé par le sénateur Tim Wirth, dénonce pour la première fois "le réchauffement climatique" qu'il attribue au CO2 anthropique (provoqué par l'homme) créant une véritable panique à l'échelle mondiale. Et assurant par là même un  tremplin médiatique pour le GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat) qui vient d'être mis en place (1). Présidé par le haut fonctionnaire Maurice Strong, le GIEC fut crée par les instances intergouvernementales des G7 et sous la responsabilité de l'ONU les 17 et 21 juin 1988 ce qui en fait un instrument politique. Sommes-nous devant une vérité étayée scientifiquement, c'est à dire par des preuves évidentes et reproductibles dégagées de toutes hypothèses non vérifiables ou bien devant une religion  basée sur une croyance s'appuyant sur un biais de faux consensus (croire que tout le monde est d'accord) ? La religion peut être définie, entre autres, par la reconnaissance d'un principe supérieur de qui dépend notre destinée et/ou l'acceptation d'un model social qui peut constituer une règle de vie. Le parti communiste en URSS fut tout à la foi une religion, une église, un ordre et une communauté (Pierre Gaxotte). 
  Examinons donc les convictions citées plus haut (rapport Meadow) qui constituent le dogme de l'écologie politique en nous basant sur le réel et les chiffres.

 Nota : Nous n'analyserons pas ici les travaux des climatologues en général. Comme tout un chacun nous voyons que les glaciers sont en voie de disparition en France et notre objectif n'est pas d'en chercher la raison, connue cependant depuis des centaines d'années (voir les travaux d'Emmanuel Leroy-Ladurie). Nous nous limiterons à l'examen du dogme de l'écologie politique.
La disparition du pétrole.
  Bien que, régulièrement, de nouvelles poches de pétroles soient découvertes et exploitées, il n’empêche que l’ensemble des réserves mondiales de brut, qui en janvier 2009 étaient estimées à 1342 milliards de barils, ne seront pas éternelles sans que l’on puisse déterminer précisément l’époque de leur fin.
L'âge de pierre ne s'est pas arrêté faute de pierres a déclaré avec humour le ministre saoudien du pétrole Ahmed Z. Yamani, soulignant ainsi que d'autres énergies prendront la relève. Depuis quelques années, 33 pays dont les USA, la Chine, le Brésil, l’Allemagne, la Suède etc. extraient, de leur sol, un carburant appelé kérogène à partir des gisements de schistes bitumineux. Cette réserve estimée en 2005, entre 2800 et 3300 milliards de barils augmente régulièrement au fur et à mesure de la découverte de nouveaux gisements. En France, 60 à 100 milliards de barils, -chiffres sous toutes réserves-, dorment à -2.700 mètres sous le bassin parisien, ce kérogène permettrait de tenir entre 90 et 150 ans environ au rythme de la consommation française de 2011. Ce type d’extraction, qui a ses inconvénients, le mouchetage du paysage par des puits d'extraction par exemple et les chocs sismiques, est vivement combattu par les écologistes français qui voient cependant d'un oeil favorable l'implantation de parcs d'éoliennes dont le socle, 15000 tonnes de béton, est enfoui "ad vitam aeternam".  
Disparition des autres matières premières.
   Hormis les « terres rares » (famille des lanthanides) : oxydes métalliques plutôt foisonnants mais répartis de manière non concentrée et l'hélium surconsommé, le fer, l’aluminium, le cuivre, le magnésium, le chrome etc. sont abondants sur terre (3). La Chine et l’Afriques sont les principaux exploitants des terres rares nécessaires à l’industrie électronique, ce qui constitue un handicape stratégique pour le reste du monde. Cependant, toutes les réserves ne sont pas connues et, de la même manière qu’Edison essaya plus de mille matériaux avant de trouver le bon filament pour ses ampoules électriques -remplacées aujourd’hui par des diodes électroluminescentes (LED)-, la science et la technologie feront le nécessaire pour substituer aux "terres rares"  des composants moins difficiles à exploiter.
Alors pourquoi tant d’inquiétude ? 
  Le mathématicien Nicolas Georgescu-Roegen (1906/1994) serait le fondateur de l’écologie moderne. Le premier, il avança l’idée que l’énergie disponible sur terre aurait fatalement une fin en se basant sur le second principe de la thermodynamique qui affirme l’inéluctable dégradation (ou entropie) de l’énergie. Théorie admise sans discuter par les écologistes. Ce principe, dit de Carnot et 2ème loi de la thermodynamique (une science véritable), s’applique à un système mécanique clos -à l’origine les machines à feu-  et en fonctionnement dans lequel l’énergie est dissipée par son utilisation (vapeur), la chaleur rayonnante ou/et les frottements. Ce qui permet d’affirmer que l’entropie (ou désordre au niveau moléculaire), ne peut que croître. Ne pas confondre entropie (ci-dessus), et anthropie : oeuvre de l'homme.  Appliquer ce principe à un système vivant et complexe, c’était faire de nombreuses impasses déterministes et de ce fait peu scientifiques. Georgescu-Roegen considère que la recherche fondamentale basée sur la raison doit être mise de côté et oubliée. Un raisonnement peu digne d'un savant qui imposerait la préeminence de la foi sur le rationnel. Les progrès de la technologie ainsi que tout ce qui est dérivés de la recherche fondamentale, médecine et chirurgie, alimentation, éléments de confort, alphabétisation et savoir peuvent pourtant témoigner du contraire. Les physiciens pour leur part notent que le rayonnement solaire -apport d'énergie n fois plus important que la consommation humaine - et tout ce qui lui est associé, comme la photosynthèse, est absent de la théorie de Georgescu-Roegen. Néanmoins de nombreux écologistes radicaux lui ont emboité le pas accusant le capitalisme, la mondialisation et la société marchande de promouvoir le gaspillage des ressources de la planète. D’où l’idée de prôner la décroissance avec des variantes  : décroissance soutenable, volontaire, antipub, antinucléaire, zone à défendre, black-blocs, anti-capitalistes, écofascistes etc.
Un climat terrestre de plus en plus chaud ?
  Le  GIEC, organisme controversé par certains climatologues et non des moindres, (l’américaine et climatologue Judith Curry par exemple), qui lui reprochent ses positions gauchisantes et anti-capitaliste, dans son dernier rapport, le cinquième, informe que la température terrestre, toutes surfaces confondues a augmenté de 0,89 degré entre 1901 et 2012. Ce qui est indéniable :  1,5° affirmait en 1960 la revue Diagramme par la voix de Robert Lechêne (voir "Controverse sur le climat" sur ce site). L’homme et ses industries, réaffirme le GIEC après James Hansen, est en très grande partie responsable de cette augmentation de température du fait des émissions de gaz dits "à effet de serre" : CO2 et CO issus de la combustion des énergies fossiles, ajoutons  méthane, vapeur d'eau et autres aérosols. À ce rythme, en 2100 la chaleur du sol devrait augmenter de 2,6watt/m² ce qui accroitra la température de l’air de +0,3 à +0,7 °C entrainant une élévation de +1,5°C par rapport à 1850/1900. Le +4°C comme avancé parfois est jugé peu probable. Une étude du GIEC plus récente encore fait état d'un niveau alarmant de la montée des océans envisagé pour 2050, la fonte de la banquise en serait responsable. Bien que le CO2 constitue la nourriture des plantes et du plancton, au-delà d’un seuil affirme le GIEC sa concentration dans l’air devient préoccupante car la végétation actuelle et les océans ne pouront absorber le surplus. À moyen terme affirme encore le GIEC, vers 2100, si l’on ne réduit pas les émissions de CO2 la vie sera perturbée sur terre. La consommation de charbon et de pétrole par les moyens de transport (autos, avions, navires) le chauffage et l’industrie chimique ou de transformation, en serait responsable. Sans oublier l’augmentation rapide de la population mondiale, aujourd’hui de 7,5 milliards d’individus, elle-même consommatrice de pétrole dans tous les usages de la vie courante. En 2100 utiliserons-nous encore le pétrole ou le charbon ? la question mérite d'être posée.
   Ajoutons les nombreuses autres causes d’augmentation de température sur lesquels on n’a pas ou peu de prise et de ce fait négligées par le GIEC : Ce sont les variations cycliques du rayonnement solaires (cycle de Schwabe), l'influence des rayons cosmiques sur les aérosols présents dans la troposphère, l’activité volcanique, les modifications des courants océaniques, les variations des paramètres de Milankovic etc.  Alors que faire ?
Les solutions des écologistes :
  - D
écroissance du PIB mondial.  (PIB : indicateur économique mesurant la production de richesses d'un pays, est en général positif) cette décroissance serait capable d'enrayer la surconsommation de pétrole et des matières premières. Ce qui ne se fera pas sans risques économiques et sociaux importants. "La fin du mois plutôt que la fin du monde" clament les opposants. En 2012 le président de la république française d’alors, François Hollande cédant à la pression écologique, a interdit toute exploitation des schistes bitumineux en France. Aujourd’hui, un vague concept appelé « transition écologique » se substitue au terme de décroissance sans que l’on sache ce qui se camoufle vraiment sous ce vocable technocratique (2). Décroitre en prenant pour objectif économique un retour en 1960 comme préconisé par l'économiste et universitaire Serge Latouche ? En 1960 la population mondiale était de 3 milliards d’individus, elle est de 7,5 milliards aujourd’hui ; comment se débarrasser de cet excédent ou comment les faire vivre avec les "recettes" de 1960 ? Décroitre en suivant Paul Watson de l’ONG Sea Shepherde (cité par Steven Pinker) qui préconise de limiter la population mondiale à moins de 1 milliard ? On touche ici du doigt l’état d’esprit fanatique et déraisonnable des écologistes radicaux qui avancent des propositions…impossibles à tenir. Apparait aussi clairement l'irrationnel propre aux religions qui formulent des propositions basées sur la foi dont on ne peut fixer ni la méthode de réalisation, ni les délais d'aboutissement, ni même leur réalité terrestre ... tout se déroule dans un avenir lointain à partir d'objectifs flous. Avec l'apocalypse en prime (voir en cela les discours de Greta Thurnberg).
   – Freiner la consommation de charbon et de pétrole en particulier dans les machines thermiques ? Vœux pieux qui parait socialement difficile à appliquer tant l'industrie est dépendante. Et sans grand impact si on se contente de considérer les automobiles sans toucher à l’industrie, aux navires et avions, y compris ceux des armées. La vue des autoroutes surchargées est un spectacle affolant et effrayant si on se contente d'imaginer les émissions de CO2 et la consommation de carburant en oubliant que l'autoroute est justement faite pour concentrer l'activité automobile.   
   – Freiner l’accroissement de la population mondiale ? Plus impossible encore que de freiner la consommation de pétrole. Il faudrait plusieurs générations convaincues pour y parvenir. (Ou un guerre nucléaire totale si le besoin s'en fait sentir ?) Les dénatalistes sont convaincus que pour redonner à la Terre les qualités d'avant l'apparition de l'homme il est nécessaire de cesser de faire des enfants. Solution radicale s'il en est au bénéfice du développement des animaux, bactéries et virus compris, ces derniers infiniment plus nombreux que l'homme sur terre.
   – Améliorer le rendement des moteurs thermiques, favoriser l’isolation des bâtiments, utiliser les puits canadiens plutôt que la climatisation, freiner le gaspillage sous toutes ses formes etc. Toutes choses de bon sens mais de peu d'impact à court terme. 
   - Passer au tout électrique. Seule l'énergie nucléaire est dite "énergie propre" (sans CO2). Ce qui oblige à développer les centrales nucléaires honnies par certains leaders écologistes qui confondent arme atomique et électricité nucléaire (Yves Cochet en France par exemple). Le nucléaire étant de toutes les énergies celle qui a fait le moins de morts, une douzaine au total. À comparer à la pollution du charbon, au grizou, aux ruptures de barrages hydroélectriques etc. Ajoutons les éoliennes là où il y a du vent et les centrales solaires là où le soleil brille en complément, à condition d’une réglementation qui définisse le remplacement ou la démolition des installations après usage. On avance souvent le traitement des déchets nucléaire comme repoussoir traitement qui relève de la chimie à long terme à condition d'investir à bon escient.
   - Favoriser la plantation d’arbres gourmands en CO2, comme l'envisage l'Australie. Etc.
  Et faire confiance à la science !  Mais sommes-nous certains d’une catastrophe apocalyptique
si la température de la planète augmente de 2 à 4 degrés d’ici 2100 ? C'est ce qu'annoncent les membres du GIEC et certains spécialistes scientifiques de tous horizons ainsi que le Français Nicolas Hulot, sorte de Savonarole de l'écologie ! Le politicien américain Al Gore avait prévu pour 2007 la fonte totale des glaces polaires arctique avec arrêt du Gulf Stream et période glaciaire sur l'Europe (?). C'est regrettable mais rien de semblable ne s'est produit. Le passé de la terre ne peut-il servir de guide à nos réflexions ? Par deux fois en deux mille ans la température terrestre eut des sautes d'humeur. Durant "l'Optimum médiéval" au moyen-âge européen, entre l'an 800 et 1300/1400, qui vit le Groenland verdoyant. Et "La petite ère glaciaire" de 1400 à 1800/1850 qui vit la Seine gelée en hiver.  Selon Stéphanie Thiebault ("Archéologie expérimentale" in Encyclopédie Universalis 2018) en 1381/1390 la température fut la même qu'en 1991/2000. Pourtant durant ces époques la consommation de pétrole fut voisine de zéro et les populations bien moindres qu'aujourd'hui. (Lire le livre de l'historien Emmanel Leroy-Ladurie : "Les fluctuations du climat  de l'an 1000 à aujourd'hui"). En attendant les solutions qui ne manqueront pas d’apparaître dans les dix ou vingt années à venir -ne signale-t-on pas le premier vol d’un plus lourd que l’air par propulsion ionique au MIT- il faut enfouir le CO2. Où ? Les anciennes poches de pétrole pourraient faire l’affaire. Voire le dissocier en ses composants ?  Modifier l'atmosphère en injectant, par exemple, du dioxyde de soufre pour la refroidir ?  Cependant toutes modifications artificielles présenteraient plus d’inconvénients que d’avantages à l’échelle du globe terrestre, ce qu'affirmait en 1965 le physicien et climatologue Henri Dessens (1911-1971)(in Diagramme n° 100 "Pourrons nous modifier les climats ?"). Néanmoins la recherche est ouverte.
   Quoi qu'il en soit, les écologistes de la planète et certains politiques et leurs médias (par ex. Le Monde) soutiennent le GIEC et ses publications comme autant de révélations sacrées. Certaines ONG, comme Greenpeace, vont jusqu'à mobiliser les lycéens pour qu'ils propagent la bonne parole et instruisent leurs aînés au cours de marches et événements pour "sauver la planète" (15 mars 2019 etc...). Qui se souvient de la tristement célèbre "Croisade des pastoureaux" en 1251 pour délivrer le tombeau du Christ et la manière dont on utilisa la religion comme instrument de contestation politique ?
à suivre,