Jean-Bernard Papi, romancier, essayiste, nouvelliste et poète

                                                La littérature est un art de combat.  

Les OGM et la faim dans le monde

Samedi 24 Novembre 2012

   Il y a  de nombreuses années, j’avais fait une conférence devant un aréopage d’officiers et de cadres civils sur la faim dans le monde. J’avais réuni une masse de documents qui m’avaient coûté pas mal d’heures de veille. J’avais surtout insisté sur le fait que la majorité des famines étaient dues à des variations climatiques imprévisibles, sécheresses, inondations, ouragans etc. qui resteront dans l’état actuel des sciences toujours imprédictibles. J’avais écarté celles qui avaient la guerre pour cause car étant probables et prévisibles, on pouvait en corriger les effets « par l’extérieur ».
  On savait que les rendements agricoles dopés aux engrais chimiques avaient déjà atteint leurs maximums. La mise en exploitation de terres cultivables nouvelles n’était guère possible en raison des pressions écologiques contre le déboisement. En outre la civilisation qui prend ses aises, empiète de plus en plus sur les cultures comme sur les friches. Les réserves marines sont en voie d’épuisement et les gisements naturels et sauvages exploitables, arbres à fruits, chasse, pêche en rivière, graminées primitives, très insuffisants. À l’époque, au vu de la courbe d’évolution de la population mondiale (1), bientôt 9 à10 milliards d’êtres humains, j’avais conclu qu’il n’existait pas de remède aux famines sauf à inventer de nouveau processus dans l’exploitation des richesses actuelles.
  Les OGM font partie de ces nouveaux processus. Ils sont capables d’augmenter les rendements pour les céréales comme pour les fruits, les légumes et les animaux de boucherie. Claude Allègre a raison d’insister sur leur nécessaire emploi et la priorité à donner à la recherche qui ne doit pas être abandonnée au profit de Monsanto et des Etats-Unis.
José Bové, même déguisé en homme des bois, avec bâton de chevrier et bonnet de laine, les bandes d’écolos rustiques armés de leurs  faux, pas plus que ceux qui prêchent la décroissance, ne représentent des solutions fiables aux famines à venir. Et si en plus un bouleversement climatique survient ?...
On parle maintenant de se nourrir d'insectes, araignées, chenilles, sauterelles plutôt que d'aborder sereinement le cas des OGM ; quand je vous dit que l'on marche sur la tête !
 
Jean-Bernard Papi ©
(1) Moins de 4 milliards en 1960 elle est de 7 milliards en 2011. 

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