Bijoux de famille.
Je trouve que le vol des bijoux de famille (royales) entreposés dans le Louvre et la colossale dette que nous laisse notre gouvernement commencent à bien faire. Il y a des pays où les responsables seraient pendus pour moins que ça. Que le Louvre soit aussi accessible aux voleurs et sans plus de mystères qu’un ouvroir pour dames, qu’on y entre comme dans le supermarché du coin et que l’on y barbotte couronne impériale et pendentifs en diamant rose au nez et à la barbe des surveillants dont le protocole d’intervention ne prévoit pas ces fâcheux anicroches, est foncièrement déprimant (1).
Déprimante aussi la dette du pays dont j’ai peine à imaginer ce que cela représente matériellement, plusieurs dizaines de tonnes d’or assurément ou des centaines de kilos de diamants et pierres précieuses. Et on nous parle d’impôts nouveaux pour l’acquitter ! Comme si nous en étions responsables et en avions les moyens. Impôts imaginés par des gens qui n’ont jamais cessé de tendre leur sébile comme autant de ladres blancs et de fesse-mathieux. Des vilains, mauvais gestionnaires et minables mendiants.(2)
Réfléchissons et soyons clairs : Plusieurs centaines de tonnes d’or sont entreposées dans les caves de la Banque de France ; le Louvre, comme le Centre Pompidou, possède des réserves d’œuvres d’art qui se chiffrent par milliers. Idem dans les musées de province. Je ne parle pas de la Joconde ou de la Dame à la Licorne mais de ces bijoux, tableaux, sculptures, parchemins et autres antiquités qui dorment dans les réserves. Ne pourrait-on pas en vendre un bon nombre et compléter si nécessaire par quelques tonnes d’or ? Quand je lis qu’un panneau bleu d’Yves Klein, qui ressemble à une porte de latrine peinte en « bleu charrette » (3), s’est vendu 18,4 millions d’euros, on doit pouvoir trouver acheteurs de nos surplus avant qu’ils ne moisissent dans la nuit des dépôts et liquider ainsi au moins une grande partie de notre dette. Et j’entends dire que l’on voudrait acheter les manuscrits, les paperoles, de Marcel Proust ! Comme pour les impôts on n’en a jamais assez !
J’admets que c’est plus facile à écrire qu’à réaliser mais à ma connaissance personne n’a encore étudié la question. Raisonnez édiles nationaux, certes vous risquez en vendant nos réserves de faire chuter le cours de l’or et celui des œuvres d’art concernées mais il y a urgence. Après tout la sagesse paysanne ne recommandait-elle pas d’acheter des Louis quand la récolte était bonne et de les revendre quand la disette menaçait. Si cela continue, si la dette s’envole encore nous n’aurons même pas de quoi nous offrir une entrée au Louvre et pour finir nous crèverons de faim vautrés sur nos richesses.
Jean-Bernard Papi ©
(1) Les bijoux de la Couronne Britannique sont rassemblés dans une seule pièce surveillés par un policier. On défile un par un devant l’unique vitrine (blindée) sur un tapi roulant.
(2) Souvenir de Philippe le Bel qui voulait faire payer les riches en l'occurence l'ordre des Templiers.
(3) Ci-dessus monochrome d’Yves Klein (Centre Pompidou)
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