Drapeaux et keffiehs

J’avoue ressentir une sorte de crispation intérieure, comme un rejet issu de ma conscience devant le déploiement des drapeaux palestiniens en France et les manifestations qui les accompagnent. Un peu comme si au lendemain de la victoire contre l’Allemagne nazie, de jeunes Français brandissaient l’étendard des SS Totenkopf qui ont administré Auschwitz. Cela ne me plaît pas, pas du tout, mais il y a eu des précédents : Dans la décennie 1930-1940 durant l’ascension politique d’Hitler il y eut en France des gens pour s’en féliciter et apporter leur aide, si ce n’est leurs finances au parti national-socialiste allemand. Après-guerre il y eut des individus pour porter aux nues publiquement Staline, Mao, Pol Pot, Khomeiny et j’en passe. Ces gens, des intellectuel (1) disaient-on, comme si de gratter du papier en tant qu’écrivain, poète ou journaliste justifiait la sottise. La jeunesse me direz-vous pour les excuser. J’étais jeune moi aussi et il n’était pas difficile de se renseigner sur le passé et les vertus de Staline ou de Mao. Ces intellectuels avaient juste besoin d’une petite lumière, même médiocre, qui éclaire leur obscurité intérieure.
Et puisqu’aujourd’hui vous défilez derrière la bannière des sicaires du Hamas pourquoi, porteurs de keffieh ne les rejoignez-vous pas pour combattre à leurs côtés ? De bons Français jadis se sont engagés dans la Wehrmacht, d’autres dans la division SS « Charlemagne » (2) ou la Légion des volontaires français. Brandir le drapeau palestinien et hurler des slogans ne fait de vous que des complices, pas des héros !
A-t-on oublié les crimes des miliciens du Hamas ? A-t-on oublié les otages israéliens qu’ils n’ont pas su soigner et nourrir convenablement ? Assassins et tortionnaires. Nos manifestations, c’est pour soutenir le peuple palestinien qui souffre, dites-vous. Certes, mais ce peuple a-t-il dénoncé et combattu ce qui se préparait le 7 octobre 2023 (3), ce qui ne pouvait passer inaperçu dans une enclave aussi petite et peuplée (4) que Gaza ? A-t-il dénoncé les tunnels sous les écoles et les hôpitaux, les réserves d’armes et de munitions, les postes de tirs des missiles ?
Ceux qui ce 7 octobre ont torturé et assassiné femmes et enfants avaient de la famille, des amis, ils se sont entrainés forcément dans Gaza, ont répété leurs attaques et personne n’a moufté parmi ce grand peuple palestinien ? Pour moi, ce peuple n’est pas plus innocent de ses actes que les Allemands qu’il fallut dénazifier en masse au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Le nazisme ici signifie quelque chose, rappelons que le grand Mufti de Jérusalem, al- Husseini en 1940-41 (oncle de Yasser Arafat et agitateur nationaliste), créa une division de combattants palestiniens pour combattre au côté de la Wehrmacht, laquelle ne les utilisa que très peu par manque de confiance.
On me dira que s’appuyer sur les nazis et la guerre passée pour juger du Hamas relève de la facilité. Il n’empêche, l’Histoire se répète faute d’en avoir tiré l’enseignement et Oradour-sur-Glane ressemble fort à n’importe quel Kibboutz d’aujourd’hui incendié. Que va leur apporter le fait de posséder un Etat ? Des lois, des devoirs et des obligations, une armée qu’il faudra équiper, qui osera le faire ? Une capacité à dialoguer avec les autres états, d’égal à égal et à diriger son peuple. Mais que deviendra le Hamas et ses obsessions, ainsi que ses sous-produits comme le Jihad et autres reliquats des troupes arabes et palestiniennes qui en 1947 puis en 48-49 et enfin en 1967 tentèrent d’éliminer le jeune état d’Israël par la force ; guerres qu’ils ont perdues. Fallait pas.
Jean-Bernard Papi ©
-(1) : Je déplore le classement en haut du pavé de cette fumeuse élite qui a surtout beaucoup râpé ses fonds de culottes sur les bancs de l’école comme si d’être un vieil écolier usé sous le harnais sans avoir connu autre chose que la torpeur des livres vous tartinait d’intelligence et de bon goût.
-(2) : Une division au sens militaire est une unité d’environ 10.000 hommes comprenant régiments d’infanteries, éléments d’artillerie, compagnies de blindés, transmission, commandement etc.
-(3) Ehoud Barak ancien premier ministre israélien (1999/2001) dit (Le Point n°2773) que : «
Le 7 octobre n’appartient pas au passé : c’est une plaie toujours ouverte, une déflagration qui continue de résonner dans chaque foyer israélien. »
- (4) En 1948-49, 720.000 palestiniens furent victimes de l’implantation juive, ils étaient, jusqu’à aujourd’hui, un peu plus de 2 millions dans la bande de Gaza entretenus et aidés par un certain nombre de pays, dont les européens.
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