Jean-Bernard Papi, romancier, essayiste, nouvelliste et poète

                                                La littérature est un art de combat.  

des crues et des hommes.

Mercredi 13 Mars 2024
des crues et des hommes.
  Depuis trois siècles la Charente à Saintes aurait dépassé, dit-on, 151 fois le niveau des 4,5 mètres au pont Palissy situé au cœur de la ville, hauteur qui constitue l’indice d’une crue qui démarre. En gros une crue tous les deux ans, pas forcément une inondation d’envergure mais un évènement suffisant pour provoquer une trouille majeure chez les riverains. En 1986 il fut décidé de creuser un bras de dérivation qui devait contenir suffisamment d’eau pour éviter l’inondation des quartiers les plus bas (petite et moyenne inondations). Peine perdue, une fois pleine cette dérivation n’a servie à rien, ou si peu.
   Certes, hors inondation, le fleuve est charmant et les ravis de la crèche battent des mains en le découvrant. Mais 1000 maisons environ sont impactées par les crues, certaines anciennes voire centenaires qui deviennent invendables ou vendables à bas prix. On parle d'en démolir certaines. Pour les reconstruire plus loin ? La ville n’est pas riche en terrains constructibles elle n’est même pas riche en moyens financiers. C’est aussi une perte financière chez ceux qui fuient la ville et n’iront pas travailler, chez les commerçants isolés et les artisans empêchés. Quelles autres solutions ? La faute aux paysans qui aplatissent la terre avec leurs tracteurs et leurs traitements chimiques affirment (1) « Les soulèvements de la terre » qui ne loupent jamais une sottise clamée du haut de leur ignorance. Passons. Des bassines creusées tout au long du lit ? Des carrières disponibles ? Des canaux vers la mer ? De la pure fiction tout à fait irréaliste. La vérité est que le bassin de la Charente est plat comme l’électro-encéphalogramme d’un militant écologiste de base et qu’il pleut beaucoup dans une région soumise au climat océanique.
  On peut tout de même endiguer en des endroits manifestement bas ou très bas le long des quais qui servaient jadis aux gabarres, bétonner eh oui ! quand on ne peut faire autrement, car il en va aussi de la santé des habitants. Cette eau qui charrie des immondices ramassées sur les 361 km du fleuve et qui stagne dans les rues, -passe encore dans les prairies de la rive droite- n’est pas bonne à boire. Il faut se résoudre à être pragmatique quand la nature vous joue ses tours de cochon 151 fois depuis l’an 1700.
(1) Dans des commentaires sur Internet retirés depuis.
 
Jean-Bernard Papi ©

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