Jean-Bernard Papi, romancier, essayiste, nouvelliste et poète

                                                La littérature est un art de combat.  
           
                                               Bio-bibliographie                                        
 
 

Photo 1995                               

 


   
Je
 suis né à Angoulême (Charente)  le 8 mai 1939.  J’ai 13 mois quand le 11 juin 1940 dans la matinée, je perds mon père, brigadier-chef conscrit dans une unité de reconnaissance (GRDI) et conducteur d’un side-car, tué en mission de guerre par la mitrailleuse d’un char allemand.( voir sur ce site https://www.jean-bernard-papi.com/journal-de-guerre-de-laurent-papi.php) Deux balles groupées autour du cœur. Petite parenthèse : du fait de cette mort tragique, une amie psychologue prévoit que j’aurai des ennuis de santé côté cœur ; il est vrai que amoureux éternel je m’en suis beaucoup servi. À quelques jours près, pour mon père, c’était l’armistice (Survenue le 16). Un héros, cité à l’ordre du corps d’armée et croix de guerre 39/45 avec étoile de bronze, qui fera de moi un adulateur de l’héroïsme sous toutes ses formes et un admirateur de ce soldat inconnu vénéré par ma grand-mère paternelle et, un temps, par ma mère avant qu'elle ne se remarie. Comme Albert Camus, Coluche, Paul Ricœur, Jean-Louis Barrault, Philippe Seguin et tant d’autres, je deviens de ce fait « Pupille de la nation ». Une nation ensuite plus préoccupée à faire de nous des techniciens que des préfets. Les noms cités ci-dessus sont des exceptions. Privés de père nous vivons donc dans les jupes de nos mères avec ce que cela comporte pour ceux qui ne cherchent pas à s’en échapper.
   À 5 ans je suis mis en pension à la campagne, à Villefagnan près de Ruffec (16), ma mère ne voulant plus courir de risques après qu’une bombe de 1000 livres US soit tombée à 5 heures du matin le 15 juin 1944, alors que nous dormions, sur le bâtiment voisin une école de garçons, sans exploser. Ce jour-là, la gare d'Angoulême fut détruite et il y eut de nombreux morts. Une ailette perdue en vol, avarie rare qui mérite d’être soulignée, qui  fit que cette bombe  tomba à plat et ne put armer 
son percuteur par le vent relatif. Nul doute que si elle avait explosé je ne serai pas en train d’écrire ce texte. À dater de ce jour commencent les miracles qui feront que je me croirai protégé par ce père plutôt que par un quelconque ange gardien. (Mais allez savoir, peut-être se sont-ils mis à deux). 
    À Villefagnan, je ne vois alors ma mère que très rarement, difficile de voyager à cette époque, même pour faire une cinquantaine de kilomètres. J'ai encore en mémoire ces camions avec gazogène qui transportaient leur carburant avec eux sous forme de bûchettes, tout ça à petite vitesse et dans un long gémissement de moteur. À mon retour auprès d’elle, j’ai 7 ans, elle m’annoncera son remariage avec un inconnu. Nouveau bouleversement. C’est un homme affable plutôt flemmard qui revient d’Allemagne où il était prisonnier. À cet âge j'apprends seul à lire (Dans Zig et Puce) et comme ma chambre est truffée de livres, principalement scolaires, ceux de ma mère, je lis le Bordas (recueil de textes littéraires) avant d'aller à l'école. Je suis réveillé tôt car la tabatière qui sert de fenêtre à ma chambre de bonne sous les toits n'a ni rideau ni volets. De cette époque date ma frénésie de lecture et mon envie de figurer parmi les auteurs du célèbre Bordas.
  Envie qui ne me quittera jamais et deviendra même au fil du temps une nécessité. ( Un neurologue (Pierre-Marie Lledo) n'affirmait-il pas récemment que la lecture employait 80% de notre cerveau alors que regarder passivement un écran n'emploi que 20% du cerveau, ceci pour encourager à lire ceux qui craignent la maladie d'Alzheimer.) À l'âge de seize ans, passionné d'avions et de mécanique, peut-être aussi parce que je me devine à tendance voyou et sûrement poussé par une volonté sournoise d’égaler en grandeur, -mon seul héritage-, mon défunt père, j'entre dans une école de l'armée de l'air et je deviens « arpète » à Saintes. C'est alors que, inspiré probablement par ce milieu inhabituel et rugueux, je commence à écrire des histoires courtes, des chansons sur les professeurs et les camarades, j'écris aussi des poèmes « sérieux » qui seront publiés dans un périodique, Horizon-Poétique (En compagnie de Marie Noël, Max Jacob, Francis Jammes etc.) (Voir la partie photos de Sur l'auteur https://www.jean-bernard-papi.com/sur-lauteur.php) C'est l'époque où la lecture de "Allons-z-enfants", me poussera à vouloir quitter l'uniforme pour m’adonner à l’écriture. Un poète angoumoisin m'en dissuadera : l’écrit ne nourrit pas son homme... (Mes écrits en tout cas….) Faites carrière et partez tôt, me conseille-t-il.

     Je fête mes vingt ans en Algérie (Voir La Chanson de Rosalie sur ce site), à Boufarik pour être précis, j'y resterai deux ans et demi (Tiaret, Oran etc). Au retour je me marie et j'entre à l'école de l'air de Salon de Provence (1965), 2 ans d'études dont une année en interne (dur,dur). Officier mécanicien je participe à la mise au point de l'avion de transport Transall à Orléans (1968). Puis muté à Orange je dirige la construction d'une immense soute à munition ; à Cazaux, école de tir avion, je veille à la logistique des campagnes de tir. Tout ça c'est de l'hébreux mais sachez que je fais le métier, pour lequel je suis payé, du mieux possible. Muté à L'école d'enseignement technique de Saintes (EETAA) (1979) je dirige l'équipe chargée de la rénovation des programmes de l'école : il faut passer du niveau CAP à celui du Bac général. Ceci fait je vais à Rochefort à l'Ecole technique de l'armée de l'air où je dirige l'équipe chargée des examens des élèves et des cadres techniciens de l'armée de l'air. Chef des Moyens techniques ma carrière militaire volontairement s'arrête là (1986).
    J'ai besoin de changer d'air et d'oublier le métier militaire qui n'est pas toujours valorisant. Par dessus tout l'envie d'écrire me tenaille. 
J'ai écrit dans des journaux militaires, mais le devoir de réserve et les chicaneries administrativo-militaires à cette époque m'empêchent de faire plus. Je ne veux pas me lancer dans des textes techniques ou historiques mais dans des œuvres d’imagination. Loti, lieutenant de vaisseau, était moins encadré au siècle dernier. Je décide donc d'arrêter ma carrière à quarante-sept ans, je suis alors colonel... Je démarre alors un nouveau métier. En octobre 1989 je commence un roman qui deviendra La chanson de Rosalie (https://www.jean-bernard-papi.com/la-chanson-de-rosalie.php) récit à la première personne sur les arpètes dans les villes de garnisons que sont Saintes et Rochefort, ainsi que sur plus généralement l'armée de l'air en Algérie dans les périodes 1959 à 1962. Chanson de Rosalie qui aura un joli succès chez les anciens arpètes bien entendu mais aussi chez les civils. Georges de Caune l'appréciait tout particulièrement surtout la partie Algérie. J'écris aussi, selon mon humeur, des nouvelles et de la poésie. En 1992 l'Encrier Renversé publie une nouvelle : L'Aérius, la Pensée Française-Poética de Saint-Etienne, qui n'attendait que ça pour disparaître, publie un conte : Des fées singulières, le Conseil Général de la Charente, La ville de Cognac et Rémy Martin SA, s'offrent le luxe de sponsoriser 12 nouvellistes du terroir en publiant un petit livre : "Nouvelles Charentaises". J'ai le bonheur d'y figurer avec La part des anges. 
    Comme  sous l'effet d'une accélération, l'Encrier renversé, Nouvelle-Donne, Les feuillets roses, Sapriphage et autres revues consacrées à la nouvelle m'ouvriront leurs pages. En 1993 je suis le lauréat du 9ème festival de la nouvelle de Saint Quentin avec Le Général des mouches et autres nouvelles (à lire sur ce site). je figure dans une anthologie de poésie  éditée par Le Croît Vif et dirigée par Andrée Marik : Charentes... J'écris ton nom (1996), dans le recueil de poèmes édité par La Poste (en 2000) dans celui intitulé Poésie du Point du Jour (2004/2005) comme dans ceux édités par l’Atelier de poésie de Cognac. Je croise la route des éditions Editinter de Robert Dadillon, qui vont éditer en 1998 un recueil de poésie Croquis des Saisons et des Voyages (https://www.jean-bernard-papi.com/croquis-des-saisons-et-des-voyages.phppuis l'année suivante des nouvelles, Cheval d'enfer et autres nouvelles https://www.jean-bernard-papi.com/cheval-denfer.php) très bien accueillies par la critique et vendu en deux ans.
  
 La Chanson de Rosalie chez Editinter, 2000 exemplaires achetés par l’association des anciens élèves de l’école de Saintes (AETA) obtient un joli succès dans l’armée de l’air. Un second recueil de poésies en 1999 : Portraits de famille (https://www.jean-bernard-papi.com/portraits-de-famille.php) sera publié par Editinter. Je tiens, ou plutôt j’ai tenu de 1995 à 2004 le « Billet d'humeur» de la revue Poésie Première. Entre temps les défuntes éditions Jean-Michel Bordessouiles m’ont édité un roman (Policier, coquin et d’un humour fracassant dixit les critiques) Naufrage d'un autobus (https://www.jean-bernard-papi.com/naufrage-dun-autobus.php) et une nouvelle, La femme sur la passerelle dans un ouvrage collectif : 2001, une odyssée saintaise paru en juin 2000. De nouveau en 2001 chez Editinter parait Vive la révolution et autres nouvelles (https://www.jean-bernard-papi.com/et-vive-la-revolution.php), puis Mémoires des autres guerres (https://www.jean-bernard-papi.com/memoires-des-autres-guerres.php) enfin, en juillet 2003, Socrate et les technocrates (https://www.jean-bernard-papi.com/socrate-et-les-technocrates.php ) Prix Claude Farrère 2005, en 2004 décerné par les Ecrivains Combattants (AEC).
   
Une petite musique jouée sous la verrière de la Fabrique de munitions Idlivre éditeur) (https://www.jean-bernard-papi.com/une-petite-musique.php) parait en 2001. Aujourd'hui repris par Les Editions du Net. Dans ce roman un brin déjanté, inspiré par une authentique entreprise d’état, la fonderie de Ruelle (Charente), je laisse complètement aller mon imagination et mon humour. Malheureusement, Idlivre au bout d’un an m’abandonne moi, ma petite musique et mes illusions au bord du chemin à la suite d’une brouille dont je suis en grande partie responsable. Mea culpa. Un critique pourtant sérieux, me situe entre Jean Hougron et Villier de l’Isle Adam, c’est beaucoup trop d’honneur. «Je ne rate pas vos écrits car je m'en régale» m’écrit Jean L'Anselmepoète et écrivain . Les  Balades insolites (poèsie en prose) sont publiées par Le Croît Vif en 2007 (https://www.jean-bernard-papi.com/balades-insolites.php) en collaboration avec Christiane Massonnet aquarelliste et peintre de grand talent.

     Puis en 2008  Céline, jusqu’au dernier jour (https://www.jean-bernard-papi.com/celine-jusquau-dernier-jour.php)  un roman qui n’a strictement rien à voir avec Louis Ferdinand Céline. En 2011 parait un roman policier J'ai tué Samir Vanadjian (https://www.jean-bernard-papi.com/jai-tue-samir-vanadjian.php) aux Editions Mon Petit Editeur (Publibook) à Paris.  Je publie des textes dans différentes revues et opuscules notamment dans une revue d’art et photos « Saintes visions insolites » et la Saintonge Littéraire me publie des Nouvelles et un texte dont je suis très fier sur le sculpteur (méconnu) Jean Gabriel Chauvin.(https://www.jean-bernard-papi.com/article-biographie.php ) La ville de Morestel publie le poème Demain ma sœur en 2007 et Normandoux Un ogre appelé Normandin. Je fus durant plus de dix ans directeur de la revue : Le Moulin de Poésie et je participe aux travaux de la Saintonge Littéraire qui m’ouvre sa revue régulièrement... Le croît Vif me publie La Cave de Hauteroche puis fait faillite, mes derniers romans Les Yeux Verts, Retour à Béni Farès et Naufrage d'un autobus (réédition) sont publiés par les éditions Muse (situées en Allemagne et Lituanie) www.morebooks.de . Je suis membre de l’association des Ecrivains combattants (aec@unc.fr et www.lesecrivainscombattants.org)  et chevalier dans l’ordre national du mérite. Je figure dans le Dictionnaire Biographique des Charentais édité en 2005 par Le Croît vif (page 999). Depuis j'enchaîne les romans, les essais, les nouvelles etc. Mais ma préférence va à mon site : jean-bernard-papi.com chez Wifeo (merci à eux) auquel je consacre toute mon énergie.
     Dans chacun de mes romans je célèbre l’amour impossible et l’héroïsme, souvent d’ailleurs il s’agit d’un individu fragile qui s’oppose à plus fort, Socrate en est l’archétype. Peter Sloterdijk, philosophe allemand dans un entretien accordé au journal Der Spiegel et repris par Le Point du 15 juin 2006, assure qu’il n’y a plus de héros mais des stars. Sans m’étendre sur la différence qu’il y a entre une star et un héros je crois fermement que ce dernier n’est pas mort, tué par le show-biz, mais apparaît partout où l’homme se bat pour un idéal, à nos yeux respectable ou non. C’est le cas de tous les résistants, de tous les moudjahidin, de tous les croyants… Autre trait de mon caractère, je suis perpétuellement en colère comme si la société me devait quelque chose alors qu’il n’en est rien. Il n’y a pas de dettes morales héréditaires et si quelqu’un mange des fruits verts ses enfants n’auront pas les dents gâtées. 
  Alors me direz-vous pourquoi ne pas avoir été édité par une maison d'édition de renom et parisienne comme Grasset par exemple ? Eh bien je le dois à un éditeur local M. Monti qui dirigeait Le temps qu'il fait à Cognac. Ce dernier, avec l'appui de la Direction des affaires culturelles de Poitiers, s'était mis dans l'idée de nous présenter lors d'un gala (nous : les cinq membres du comité de lecture du Moulin de Poésie) deux poètes parisiens dont les oeuvres lues ce soir là n'auraient jamais pu figurer, tant elles étaient banales, dans notre revue. Nous ne nous sommes pas privé de le dire. Un tollé ! Une bronca ! Depuis ce jour impossible de proposer mes manuscrits à une maison d'édition cotée, ils reviennent dans la foulée sans commentaires. Monti m'avait menacé de ne jamais trouver d'éditeur. Il a tenu parole ; j'en ai pris mon parti. C'est dommage pour moi. 
   Monti fait partie de ces gens qui se sont attribués un pouvoir et qui ne tolère pas la contestation, j'ai retrouvé ce type de personnage chez certains responsables de salon du livre (Thénac, Chaniers...), filez droit, pas de vagues ni d'éclats qui mettent en péril sa position officielle. Basta ! Tout ce que je demande c'est qu'on lise mes textes et que l'on se fasse une opinion.
 
       © Jean-Bernard Papi
 
  à suivre,