Jean-Bernard Papi, romancier, essayiste, nouvelliste et poète

                                                La littérature est un art de combat.  

Biribi.

Mercredi 26 Juin 2013
Biribi.
 Biribi.
 
 
 J’apprends qu’il y aurait grosso modo 67.000 détenus (des pègres en argot) dans les prisons françaises pour 57.000 places. J’ai eu le malheur d’être reçu par deux fois dans la prison de Saintes. Je dis le malheur parce que depuis j’ai honte, honte de n’avoir rien fait, de n’avoir rien dit. C’était pour le printemps des poètes, il y a une dizaine d’années mais je suis certain que rien n’a changé et que c’est peut- être même pire. Le printemps des poètes vous vous rendez compte…Car il y avait des poètes parmi les pègres.
  Imaginez une forteresse austère vieille de trois siècles que n’aurait pas reniée Kafka, encore que l’extérieur, s’il ne ressemble pas au club Med. est acceptable pour l’usage qui en est fait. Mais l’intérieur misère, avec ses murs épais et humides, chiasseux, l’étroitesse des passages, le parloir avec ses chaises déglinguées où il faut en essayer quatre pour en trouver une suffisamment solide, la cuvette des WC cassée au ras du sol, le lavabo gris de crasse, l’éclairage parcimonieux d’un vasistas barreaudé  vous donne, pour peu que l’on soit là pour plusieurs années, l’envie de vous laisser mourir. Il parait que l’on y devient fou à force d’entassement, que l’on y rêve de vengeance, que l’on y vomi la société, cela n’a rien de surprenant.
   « Ils n’avaient qu’à pas y aller » diront les bonnes âmes. Je veux bien les croire mais tout de même par les temps qui courent vous ou moi y feront peut-être un séjour. Dans ce cas que la providence nous protège…
 
26/06/13    Jean-Bernard Papi ©

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