Guerre et paix.
On parle « en haut lieu » d’expédier des soldats français en Ukraine pour assurer une sorte de protection de la paix lorsqu’elle sera signée entre Russes et Ukrainiens. Ce qui n’est visiblement pas pour demain, mais passons. Des soldats, titrait la chaîne de télévision LCI, qui en plus des fautes d’orthographe ne lésine pas sur l’accroche : « Des soldats français face aux troupes russes ». Horreur. Pauvre soldat enveloppé dans sa rude capote, avec casque Adrian et bandes molletières, le vieux MAS 36 à l’épaule guettant, tout grelotteux, l’assaut d’une troupe de Cosaques immondes le couteau entre les dents. Comme en 40, et bien entendu avec les mêmes pénuries de munitions !
Blague à part, si le métier du soldat l’oblige à accepter les missions de paix comme les missions de guerre ce n’est pas un mercenaire. Pour qui se battre et pourquoi ? Il a besoin d’une raison, d’une motivation pour justifier son combat et lui éviter les tourments d’une conscience parfois chatouilleuse. Il sait qu’il peut être tué comme il peut être amené à tuer sans tergiverser et il ne veut pas que cela soit sur ordre ou caprice d’un prince quelconque. Ne pas mourir ou tuer pour le roi de Prusse, disait-on jadis, ou pour Danzig plus récemment. Pour de l’argent comme les sbires de Wagner ou de Blackwater ? Pas de fausses hontes ni d’hypocrisie, on en trouve car il faut nourrir femme et enfants. Mais élevons-nous d’un cran dans l’hyperbole.
Pour la France ! Mais quelle France ? Le plus simple serait, pour lui, de se dire qu’il protège sa famille et ses amis tout simplement. Mais l’Ukraine est loin et de toute façon la Russie peut vous bombarder et détruire votre ville sans quitter son périmètre de sécurité. Pour le peuple français alors ? Au vu du comportement quotidien de ce peuple, de son extravagance, de sa philosophie du chacun pour soi, de sa voyoucratie envahissante et de l’ignorance portée comme un flambeau par ses élus, des députés extrémistes et décervelés soumis à la volonté de chefs avides de pouvoir et pour qui l'état du pays ne compte pas, je doute que cela motive le soldat français et que cela justifie, à ses yeux l’acceptation du sacrifice ultime.
Alors pour la France éternelle, ses Lumières qui n’en demandaient pas tant à leur époque, son passé glorieux, défaites et victoires et toute la grandiloquence des discours pour remise des prix ou de réception à l’académie Française ? Pour la Joconde ? Pour le château de Versailles, pour le Rafale ? Non ! Mais pour les bambins de la maternité de Villognon comme de toutes les maternités de France car ceux- là, ces bébés qui deviennent rares et qui le seront de plus en plus, méritent qu’on les protège pour demain et si possible pour après-demain. Pour le reste, pères et mères, à Dieu vat…
Jean-Bernard Papi ©
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