Jean-Bernard Papi, romancier, essayiste, nouvelliste et poète

                                                La littérature est un art de combat.  

1857 en Beauce.

Dimanche 5 Mars 2023
1857 en Beauce.
  Je connais un hameau quelque part dans la Beauce, à quelques kilomètres de Patay, qui enroule sa demi-douzaine de fermes autour d’une minuscule chapelle. J’ai nommé La Chapelle-Onzerain. Sur une pierre plate au-dessus du porche de cette chapelle un individu manifestement épouvanté comme un qui vivrait une apocalypse, a gravé ceci :
« An 1857 il a été 149 jours sans de l’eau tombée du 5 avril au 8 septembre. Brouillard le 29 juin et le 28 juillet ».
  1857. Nous sommes sous le régime de Napoléon III, Flaubert est en procès à cause de Madame Bovary et Baudelaire fait un bide avec Les Fleurs du mal. Et pour les paysans Beaucerons cinq mois sans une goutte de pluie. Les deux épisodes de brouillard correspondent à l’échappement de l’humidité du sol, soit environ 0,005% du volume total rapporté au cycle de l’eau. Inutile de dire qu’en 1857 les récoltes en Beauce furent nulles et beaucoup de fermiers furent ruinés. À cette époque une ferme de Beauce employait une moyenne d’une quinzaine d’ouvriers. Les agriculteurs aujourd’hui puisent dans la nappe phréatique de Beauce qui s’étend à faible profondeur et qui s’écoule vers les bassins de la Seine et de la Loire, pour irriguer leurs champs et contrecarrer ainsi les aléas du climat. Naturellement ce n'était pas le cas en 1857.
  Imaginez les cris d’orfraie et le charivari si ces cinq mois sans pluie avaient lieu aujourd’hui, les lamentations et les prophéties des amis du GIEC et de Greta ! Rien ne permet de penser que cela ne se reproduira pas et dans des zones agricoles que l’on ne soupçonne pas d’où la nécessité de bassins et canaux d’irrigation. Rappelons qu’il n’y a ni dégradation -sauf par électrolyse-, ni appropriation des eaux dans le cycle de l’eau.
  L’historien du climat Emmanuel Leroy Ladurie (né en 1929) auteur de la magistrale « Histoire des climats depuis l’An mil » note que les glaciers, les dates des vendanges et les récoltes de blé sont de bons indicateurs des fluctuations du climat. Les glaciers par exemple ont au cours des siècles variés très largement en longueur et en épaisseur. Il estime que le réchauffement actuel s’inscrit dans un temps beaucoup plus long dans l’histoire générale du climat. Quoi qu’il en soit les épisodes de sécheresse comme les épisodes de forte neige ou de pluie continue font partie des aléas climatiques et nul ne devrait songer à commander au climat en intervenant sur la chaudière terrestre par un artifice mal maitrisé en particulier chimique comme certains l’envisagent et l’ont même tenté.
 
Jean-Bernard Papi ©

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