Jean-Bernard Papi, romancier, essayiste, nouvelliste et poète

                                                La littérature est un art de combat.  

Et mon gros missile, l'as-tu vu ?

Lundi 25 Avril 2022
Et mon gros missile,  l'as-tu vu ?
 
 
 
Vous l’avez vu comme moi sortir de son silo et foncer en crachant le feu le gros machin du président Poutine : 35 mètres de long, 200 tonnes, 3 mètres de diamètre, une bête capable de franchir 18.000 km sans ravitaillement. Ce n’est pas ma Zoé qui en ferait autant, ni la Tesla ce qui prouve que l’inutile sera toujours préféré à l’utile chez certains mal embouchés. Ce monstre -un prototype cependant- surnommé Satan 2 par des occidentaux qui ont dû prendre conseil auprès du Vatican (Bureau des légendes) s’appelle en réalité RS-28 Sarmat. Un joli nom ma foi.
Sarmat ou Sarmate en français courant, c’est le nom d’une antique tribu qui s’était établie vers le IV siècle avant J-C, coïncidence, le long de la mer Noire dans l’Ukraine et la Russie méridionale, le Pont Euxin des Grecs. Dans cette tribu les femmes et les hommes vivaient sur un pied de stricte égalité, pas de machos torse nu et exhibant ses muscles ou casse-croûtant et pérorant au milieu d’une troupe de nanas. Mais pour en savoir plus sur les Sarmates ouvrons notre Astérix et le Griffon de Ferri et Conrad (1) un livre sérieux et documenté dans lequel notre futur prix Nobel de littérature, Michel Houellebecq exerce son talent autour de la carte et du territoire. On y apprend que les Sarmates vivaient en 50 avant J-C dans un pays appelé Barbaricum qui s’étendait loin vers l’Est de la Gaule. On nous révèle, et c’est là le rigolo au pays des machos, que ce sont les femmes - des amazones-, qui font la guerre tandis que les hommes bricolent dans la yourte et s’occupent des enfants. Je n’en dirait pas plus de peur de saturer mon lecteur… Et Houellebecq dans tout ça ? Son Nobel est pour bientôt si on en croit le chaman Cékankondine (1). Une dernière chose : si on m’avait demandé mon avis j’aurais baptisé le missile Krakatovna (1), c’est plus cool que Sarmat ou Satan, mais on ne me demande jamais rien... C’est pas juste.
 
(1) C'est dans Astérix et le Griffon de Jean Yves Ferri et Didier Conrad, éditions Albert René. On croit à tant de bizarreries de nos jours qu’une BD comme celle-là est forcément irréfutable.
 
Jean-Bernard Papi ©

Partagez sur les réseaux sociaux

Commentaires :

Laisser un commentaire
Aucun commentaire n'a été laissé pour le moment... Soyez le premier !