Jean-Bernard Papi, romancier, essayiste, nouvelliste et poète

                                                La littérature est un art de combat.  

Affaire Finkielkraut

Jeudi 21 Janvier 2021

 
 
 
 
 
 
 

 
  Alain Finkielkraut, comme chacun sait, s’est fait piéaucuter de la chaîne de télévision LCI après que se soient déchainés les réseaux sociaux contre lui.
 Son crime : avoir défendu le Droit et le poids des mots, ce que j’approuve, dans les accusations portées contre Olivier Duhamel accusé d’avoir abusé de son beau-fils. Y avait-il raison de le flanquer à la porte comme un malpropre ? Après tout il ne raisonnait qu’en philologue sourcilleux devant un David Pujadas metteur en scène de l’indignation et tout ça dans le cadre d’un contrat passé avec LCI. Voici ce qu’il déclare au Point à ce propos dans un interview de Laetitia Strauch-Bonart le 19 janvier. Extrait :
  « J'ai autre chose à faire dans la vie que d'être un provocateur. Ce n'est pas par goût infantile de la provocation que j'essaie systématiquement de m'interposer entre les foules déchaînées et leurs cibles successives. C'est ma manière d'être juif, d'appartenir à un peuple longtemps élu par la haine universelle. Même quand les boucs émissaires sont coupables, le « tous contre un » me terrifie. Je ne cherche pas à créer des polémiques mais il est vrai que les choses ne cessent d'empirer. Comme chacun sait, car comme dit Kafka, « le tribunal n'oublie rien », j'ai déjà été dans l'œil du cyclone. Mais lors de mes précédentes mises en cause, les micros se tendaient : on me demandait de m'expliquer. Après mon renvoi brutal de LCI, en revanche, aucune matinale, aucun talk-show, comme on dit depuis que le français est une langue morte, ne m'ont invité. Silence radio, c'est le cas de le dire. Ne pouvant laisser la manipulation occuper toute la place, j'ai donc écrit une tribune pour rétablir mon honneur et la vérité. Elle a été refusée partout. Les uns me voulaient du mal ; les autres voulaient, disaient-ils, me protéger. J'ai donc envoyé ce texte à mes amis et connaissances. Certains l'ont mis sur leur page Facebook. Ainsi circule mon premier samizdat. Après l'attaque à la hache devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, tous les médias ont proclamé leur attachement indéfectible à la liberté d'expression. C'est du pipeau. La censure qui tombait autrefois sur la presse, aujourd'hui en émane. Ce n'est pas le pouvoir politique qui est liberticide, c'est le pouvoir médiatique, lui-même esclave de l'hystérie de l'époque. Heureusement, il y a encore quelques failles dans le dispositif. » (Alain Finkielkraut)
  Le contenu diffusé par la télévision est un spectacle et rien d’autre. Il est censé énoncer et pas plus. Vous vient-il à l’idée, chers esclaves de twitter ou de Facebook, d’envoyer un texto indigné au producteur d’un film ou au scénariste, au directeur d’une salle de spectacle, à l’Opéra, lorsqu’une ou plusieurs répliques d’une scène ne conviennent pas à votre morale de censeur offensé, de philosophe au petit pied ? Alors pourquoi intervenir auprès du gestionnaire d’une chaîne télé ? Est-elle votre propriété ? Avez-vous des droits sur elle ? Ces réactions reptiliennes démontrent la hauteur de votre QI (ou âge mental) !
  Notre égalitarisme républicain feint d’ignorer cette répartition des quotients intellectuels dans la population et pourtant. Je vous renvoie à Wikipédia pour en savoir plus mais pour moi vous vous situez du côté des 70 et c’est cher payé.
  Les personnages de la comédia d’ell arte, les Arlequins, les Scapins, les Polichinelles, c’est vous derrière vos masques et l’anonymat des claviers !
 
Jean-Bernard Papi ©
 

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