Jean-Bernard Papi, romancier, essayiste, nouvelliste et poète

                                                La littérature est un art de combat.  

La fille en bleu.

Jeudi 17 Octobre 2019
La fille en bleu.

  Une jeune femme de 29 ans, Sahar Khodayari, s’est immolée par le feu quelques instants avant son procès ouvert pour être entrée dans un stade où se jouait un match de foot de son équipe préférée l’Esteghlal FC (1) (Maillots bleus). Pour pouvoir entrer dans ce stade elle s’était déguisée en homme. Mais la police a l’œil affuté et a découvert la supercherie. Après deux jours de garde à vue elle a été relâchée en attendant son jugement qui devait avoir lieu début septembre, le 5, il me semble. En apprenant, dans le tribunal, qu’elle risquait entre 6 mois et deux ans de prison elle est sortie du tribunal pour s’immoler par le feu. Blessée gravement elle est morte le 9 septembre. Dans son pays la présence d’une femme dans un stade est interdite depuis 1979 en raison « de l’atmosphère masculine qui y règne et de la présence de joueurs à demi vêtus ». Vous l’aurez compris cela ne se passe pas en France, ni en Europe mais oui ! mais en Iran un pays de charia et de liberté où les femmes peuvent s’habiller, n’est-ce pas, comme elles le veulent à condition d’être voilées.
Les Afghanes, entrées, elles, le plus légalement du monde dans le stade de Kaboul (2) où se jouait un match de première division ont brandies des pancartes en solidarité avec « La fille en bleu » - de la couleur du maillot que portait Sahar Khodayari pour entrer dans le stade. Les hommes afghans se sont joins aux femmes pour manifester leur solidarité.
  « Aller au stade voir un match n’est pas interdit par le Coran » Souligne l’afghane Mariame Atahi qui ajoute « Depuis 2001… nous nous sommes battues, nous avons défendu nos droits, nous avons tenu tête. Et aujourd’hui il est hors de question de revenir à une époque où l’accès aux stades nous était interdit. Nous ne cèderons pas. »
Jean-Bernard Papi ©
 
(1) Indépendance en Persan.
(2) Là où du temps « béni » des Talibans se déroulaient les exécutions, femmes comprises.
 Nota : Une série d’auto-immolations de femmes a secoué Dishmouk en Iran. Ces six derniers mois, 11 femmes se sont immolées par le feu dans la bourgade de Dishmouk, dans la province de Kohgiluyeh-Boyerahmad, dans le sud-ouest de l’Iran. Les mariages précoces, la violence domestique contre les femmes et les filles et la pauvreté sont parmi les principales raisons de l’auto-immolation des femmes à Dishmouk.(Commission des femmes -Conseil national de la résistance iranienne)

Partagez sur les réseaux sociaux

Commentaires :

Laisser un commentaire
Aucun commentaire n'a été laissé pour le moment... Soyez le premier !