Jean-Bernard Papi, romancier, essayiste, nouvelliste et poète

                                                La littérature est un art de combat.  

Sur le voile à l'université.

Mardi 19 Avril 2016

Petite musique de nuit.
 
 
  Alain Finkielkraut s’est-il fait éjecter de «  nuit debout » parce que jugé « impur » ? Je me fiche de ces braves gars et filles qui passent une partie de leur nuit à palabrer comme je me fiche de ce qui y est dit. Depuis si longtemps que les hommes tirent des plans sur la comète, une parlote de plus ou de moins ne changera pas l’ordre du monde. Mais j’aime bien Alain Finkielkraut. Au moins j’ai lu quelques-uns de ses livres et je ne m’aviserais pas de le chahuter. Que Varoufakis venu présenter son dernier bouquin : « Et les faibles subiront ce qu’ils doivent », y soit acclamé comme un héros prouve au moins une chose :   que n’importe quelle prose, peut avoir du succès si l’on sait s’y prendre. Sans m’attarder sur l’esprit de ce livre je rappellerai à Varoufakis que le peuple grec (dit faible) dans son ensemble a triché sur ses comptes publics, que les impôts ne rentrent qu’au compte-goutte, qu’une partie de la population n’en paie pas etc.
  Revenons à Alain Finkielkraut. Ce que je retiens de ce chahut c’est que « Nuit debout » constitue un espace de privilèges autant que l’ENA, et comme je déteste les privilèges immérités, je n’invite personne à faire la révolution avec cette plèbe bavarde. C’est comme ces femmes qui sous prétexte de pureté, afin qu’aucun regard impur ne vienne souiller leur précieux corps, s’enveloppent de voiles, d’une abaya ou d’un niqab. Abaya et niqab à la mode saoudienne, hidjab à la mode iranienne selon que l’on est sunnite ou shiite. On en voit même ainsi emballées sur les bancs des universités. Ce n’est pas une marque religieuse, affirment-elles. Des faux jetons. Dans ce cas pourquoi le noir du niqab ou du hidjab et pas le rose ou le jaune ? En Algérie, durant les « événements » de 1956/62 le niqab ou le voile permettait toutes sortes de trafics et plus souvent servait à cacher bombes et armes. Que se passerait-il si l’une d’elles entrait dans un amphi avec une ceinture d’explosifs sous le niqab ?
   L’université est un lieu de liberté dit-on. Je préconise donc d’y accepter niqab, hidjab et abaya mais de pratiquer une fouille au corps sévère avant que ces demoiselles ne pénètrent dans les amphis. Avant de me faire traiter d’islamophobe je voudrais rappeler les paroles du philosophe libanais Ali Harb dans un article de L’Orient Littéraire de Beyrouth (repris par CI n° 1327) : « Dans l’islam, la violence est encore accrue par un dualisme supplémentaire, celui de la pureté et de la souillure. C’est le scandale de la pensée religieuse islamique : le non-musulman est un être souillé, impur. C’est une des plus viles formes de la pensée symbolique. De là vient mon affirmation qu’il n’y a pas de musulman fidèle aux dogmes et aux pratiques de sa religion qui soit modéré ou tolérant, sauf s’il est hypocrite, ignorant de sa doctrine ou en a honte. » Nous ne devons rien tolérer dit-il encore : « La tolérance annule toute possibilité de dialogue ; seule la pleine reconnaissance d’autrui permet à quelqu’un de briser son narcissisme et de dialoguer avec l’autre. »
 
Jean-Bernard Papi © le 18/04/16

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