Poèmes sans moi
Les affreux.
Les affreux.
Les tourne-pouces, les crève-la-faim
Les va-nu-pieds, bancals et gueux
Enfants des basses oeuvres du Moyen-Âge
Les boit-sans-soif, les francs coquins
Les débauchés, cloches et guenilleux
Les chourineurs virés anthropophages
Ceux qui fleurent bon le purin
Qui tiennent salon dans les égouts
Qui se chamaillent avec les rats
Ceux que l'on attache à des chiens
Qui hurlent au ciel, que l'on dit fous
Et celles enceintes du choléra
Sont les moutons d’aimables frères
Que l'on dit « Chasse-misères »
Pâles Tartuffe et vrais bourgeois
Qui magouillent dans la finance
Es charité et es souffrance.
Rien n'est plus gras qu'un mendigot
Quand on veut lui tondre le dos
Comme tout humain, ces pendards
Veulent du fric pour faire du lard
Car il n'est vilain, vilaine
Miséreux, crevure ou tire-laine
Qui n'espère à chaque jour
Se voir bourgeois riche à son tour.
Jean-Bernard Papi ©
Demain.
Demain,
nos perpétuelles fêtes traceront dans le ciel
leurs serpentins d’argent.
Nos savants partiront à la conquête du temps
et nos jours seront miel.
Demain,
Ceux que l'on attache à des chiens
Qui hurlent au ciel, que l'on dit fous
Et celles enceintes du choléra
Sont les moutons d’aimables frères
Que l'on dit « Chasse-misères »
Pâles Tartuffe et vrais bourgeois
Qui magouillent dans la finance
Es charité et es souffrance.
Rien n'est plus gras qu'un mendigot
Quand on veut lui tondre le dos
Comme tout humain, ces pendards
Veulent du fric pour faire du lard
Car il n'est vilain, vilaine
Miséreux, crevure ou tire-laine
Qui n'espère à chaque jour
Se voir bourgeois riche à son tour.
Jean-Bernard Papi ©
Demain.
Demain,
nos perpétuelles fêtes traceront dans le ciel
leurs serpentins d’argent.
Nos savants partiront à la conquête du temps
et nos jours seront miel.
Demain,tu te lèveras matin belle comme à vingt ans
à peine une ride de douceur.
Je chercherai sur ton corps la glissade des heures
peut-être ici un cheveu blanc ?
Demain,
nos garçons par nature nous ressembleront
sages, jamais grossiers,
artistes, sportifs, parfois même aventuriers
et beaux comme Apollon.
Demain,
nos filles seront astronaute, pilote de fusées,
capitaine ou général,
s’envoleront en longues balades astrales
pour un brin de muguet.
Demain,
les dieux enfin autour d’une même table
sans esprit de revanche
discuteront du temps qu’il fera dimanche
d’un ton très convenable.
Demain,
les soucis seront à jamais chassés de nos cités.
Que de larmes de joie
pour marcher ensemble en rang par trois
du cinéma à la télé !
Jean-Bernard Papi ©
à peine une ride de douceur.
Je chercherai sur ton corps la glissade des heures
peut-être ici un cheveu blanc ?
Demain,
nos garçons par nature nous ressembleront
sages, jamais grossiers,
artistes, sportifs, parfois même aventuriers
et beaux comme Apollon.
Demain,
nos filles seront astronaute, pilote de fusées,
capitaine ou général,
s’envoleront en longues balades astrales
pour un brin de muguet.
Demain,
les dieux enfin autour d’une même table
sans esprit de revanche
discuteront du temps qu’il fera dimanche
d’un ton très convenable.
Demain,
les soucis seront à jamais chassés de nos cités.
Que de larmes de joie
pour marcher ensemble en rang par trois
du cinéma à la télé !
Jean-Bernard Papi ©
Le turbulon
(ou le blues du pilote).
Foi de pilote, ça turbulait dur dans cet avion
femmes chéries, abbé à qui l’on pense
faites cesser par Dieu ces turbulences !
Où turbulez ailleurs et hors des saisons
jamais en skis, honni soit qui mal y pense
mais si debout ? attention aux turbulences !
Turbulez par exemple dans cette maison
que l’on nettoie quand on y pense
largement polluée par vos turbulences.
Turbulons dans nos têtes sans prétention
et devinons ce que les autres pensent
quand un ministre vit peu de turbulences.
Enfin, amis passagers turbulez donc en rond
hommes et femmes faites comme je le pense
amour bien fait n’est pas sans turbulences.
Jean-Bernard Papi ©
Dehors.
Aux vitres, j'écris quand il fait bien froid
Avec un doigt, leur nom dans mon haleine.
Aragon
Par ta fenêtre
une pluie grise tisse
ta prison géomètre.
Sur la vitre
en lettres complices
tu brodes son nom en sous-titre.
Dehors le vent pousse
vers toi les feuilles
racornies de tes roses noires et rousses
Alors ton doigt gomme l’écrit
qu'éclaire une lumière en deuil
image de cet adieu que le corbeau crie.
D'un lointain clocher
sonne un triste glas
comme pour te reprocher
la fin de cet amour si las.
Jean-Bernard Papi ©
à suivre,