Photo Wolfgang Autexier
Âme sœur ou miroir ?
complicité ou combat ?
(voleur et gendarme ?)
site de rencontre ou patinoire ?
Et si derrière ces silhouettes en aplat
se cachait le début d’un drame ?
Elle le supplie : « Rentre tu as assez bu. »
Que répondre quand on ne s’aime plus ?
Demain peut-être il faudra repartir, demain…
Laisse-moi rêver encore avec mes copains.
© Jean-Bernard Papi
Photo Wolfgang Autexier
Quand tous les deux sur le Loch Ness
vous promenez loin de la rive votre pâle silhouette
et quand vers l’eau votre cou se renverse
en gracieuses et blanches courbettes
je jure que nombre d’amateurs de whisky
au soir venu ont bien cru voir Nessy.
© Jean-Bernard Papi
Photo Wolfgang Autexier
Ah ! Être l’Élu d’un jour
me pavaner prophète jusqu’au délire
et traverser à pied l’eau pour mourir
ainsi que l’on crève en basse-cour
cou coupé dans les cris et les rires.
Puis sur un lit de topinambours
je serai en gloire même si je dois cuire
comme une oie de Noël à Saint-Flour.
Ma nature me porte à exagérer mes dons.
Ange ou Garuda ? J’ai choisi le dindon.
© Jean-Bernard Papi
Photo Wolfgang Autexier
Dès demain, moi Président !
Pattes et pieds seront intelligents
Poules, coqs et pintades auront des dents
Les bécasses iront dans mon gouvernement
Dès demain, moi Chef d’État !
Tous les coucous auront un toit
Les pigeons, poussins, dindons et oies
Seront plumés une fois par mois
Dès demain, moi Cygne chef !
Les flamants géreront nos bénefs.
Merles et faisans seront juges derechef
La pie et le paon s’occuperont du greffe.
Dès demain, moi enfant d’Ubu !
J’interdirai de migrer aux grues
Aux corbeaux, aux choucas, aux hotus.
J’interdirai de prêter nos œufs aux sangsues.
C’est mon programme sur l’instant
L’an prochain, c’est certain, il sera différent.
Jean-Bernard Papi ©
Photo Wolfgang Autexier
Endors-toi, l’eau est calme
et là-haut les nuages gris
ne portent pas la pluie.
Puisque nul ne te réclame
laisse-toi bercer sur l’onde.
Toi qui ne connais du monde
que l’eau trouble et le ciel clair
qui n’arpenta jamais une route
moins encore une rue de Paris
(et tant pis pour Baudelaire)
toi qui ne fus sans doute
jamais enragé de patrie
ni d’emploi, ni d’impôts
endors- toi vite, oublie la terre
les humains et leurs maux.
© Jean-Bernard Papi
Photo Wolfgang Autexier
J’attends les enfants.
Les voici. Ah, que mon cœur est grand !
On me dit que ce sont des musiciens ?
Eh bien qu’importe ne soyons pas chien
Applaudissons !
Et si c’était ta mort pauvre fou qui vient vers toi
qui t’invite dans sa danse. Entends-tu le violon
furieux dont elle s’accompagne parfois.
Laisse, je t’en prie, la faucheuse au coin du bois
je ne veux pas entendre ton chant dernier.
Mais n’est-ce pas plutôt un signal
un appel lancé par delà les étiers ?
Viens la belle, allons ouvrir le bal !
Vois comme l’eau du lac est devenue livide !
La mort qui danse n’est pas une imposture.
C’est une affaire de temps. Ne sois pas si stupide
à quoi bon exhiber ta belle musculature.
© Jean-Bernard Papi
Âme sœur ou miroir ?
complicité ou combat ?
(voleur et gendarme ?)
site de rencontre ou patinoire ?
Et si derrière ces silhouettes en aplat
se cachait le début d’un drame ?
Elle le supplie : « Rentre tu as assez bu. »
Que répondre quand on ne s’aime plus ?
Demain peut-être il faudra repartir, demain…
Laisse-moi rêver encore avec mes copains.
© Jean-Bernard Papi
Photo Wolfgang Autexier
Quand tous les deux sur le Loch Ness
vous promenez loin de la rive votre pâle silhouette
et quand vers l’eau votre cou se renverse
en gracieuses et blanches courbettes
je jure que nombre d’amateurs de whisky
au soir venu ont bien cru voir Nessy.
© Jean-Bernard Papi
Photo Wolfgang Autexier
Ah ! Être l’Élu d’un jour
me pavaner prophète jusqu’au délire
et traverser à pied l’eau pour mourir
ainsi que l’on crève en basse-cour
cou coupé dans les cris et les rires.
Puis sur un lit de topinambours
je serai en gloire même si je dois cuire
comme une oie de Noël à Saint-Flour.
Ma nature me porte à exagérer mes dons.
Ange ou Garuda ? J’ai choisi le dindon.
© Jean-Bernard Papi
Photo Wolfgang Autexier
Dès demain, moi Président !
Pattes et pieds seront intelligents
Poules, coqs et pintades auront des dents
Les bécasses iront dans mon gouvernement
Dès demain, moi Chef d’État !
Tous les coucous auront un toit
Les pigeons, poussins, dindons et oies
Seront plumés une fois par mois
Dès demain, moi Cygne chef !
Les flamants géreront nos bénefs.
Merles et faisans seront juges derechef
La pie et le paon s’occuperont du greffe.
Dès demain, moi enfant d’Ubu !
J’interdirai de migrer aux grues
Aux corbeaux, aux choucas, aux hotus.
J’interdirai de prêter nos œufs aux sangsues.
C’est mon programme sur l’instant
L’an prochain, c’est certain, il sera différent.
Jean-Bernard Papi ©
Photo Wolfgang Autexier
Endors-toi, l’eau est calme
et là-haut les nuages gris
ne portent pas la pluie.
Puisque nul ne te réclame
laisse-toi bercer sur l’onde.
Toi qui ne connais du monde
que l’eau trouble et le ciel clair
qui n’arpenta jamais une route
moins encore une rue de Paris
(et tant pis pour Baudelaire)
toi qui ne fus sans doute
jamais enragé de patrie
ni d’emploi, ni d’impôts
endors- toi vite, oublie la terre
les humains et leurs maux.
© Jean-Bernard Papi
Photo Wolfgang Autexier
J’attends les enfants.
Les voici. Ah, que mon cœur est grand !
On me dit que ce sont des musiciens ?
Eh bien qu’importe ne soyons pas chien
Applaudissons !
Et si c’était ta mort pauvre fou qui vient vers toi
qui t’invite dans sa danse. Entends-tu le violon
furieux dont elle s’accompagne parfois.
Laisse, je t’en prie, la faucheuse au coin du bois
je ne veux pas entendre ton chant dernier.
Mais n’est-ce pas plutôt un signal
un appel lancé par delà les étiers ?
Viens la belle, allons ouvrir le bal !
Vois comme l’eau du lac est devenue livide !
La mort qui danse n’est pas une imposture.
C’est une affaire de temps. Ne sois pas si stupide
à quoi bon exhiber ta belle musculature.
© Jean-Bernard Papi