Jean-Bernard Papi, romancier, essayiste, nouvelliste et poète

                                                La littérature est un art de combat.  

Le Black Bloc expliqué à ma grand-mère.

Dimanche 31 Mars 2019
Le Black Bloc expliqué à ma grand-mère.
  Le nom Black Bloc a été donné à des manifestants vêtus de noir et cagoulés par la Stasi dans les années 80. L’unité de base théorique -d’après les textes des anarchistes américains- d’un Black Bloc est le « groupe d’affinité ou GA » constitué d’un petit nombre de camarades et de proches liés par une confiance mutuelle. Plusieurs GA forment une brigade. Le Black Bloc dans l’idéal, et selon le nombre d’individus, dispose d’une brigade de front à l’avant, d’une brigade à l’arrière et d’une brigade côté gauche et côté droit. Si le nombre le permet, une ou deux brigades de réserves dans des lieux tenus secrets. Ajoutons des GA spécialisés : soins aux blessés, attaques et destruction de propriétés privées, ravitaillement eau et divers et reconnaissance à l’avant afin de déterminer la position des forces de sécurité. Chaque brigade doit disposer de moyens de liaison radio, téléphone ou autre. Comme les décisions sont prises au cours d’assemblées générales, les GA délèguent un représentant. En théorie pas de leaders ni chefs mais une unité de commandement crée pour l’occasion appelée « noyau de facilitation tactique ».
Le Black Bloc est en soi une opération tactique constituée pour une action précise, en général lors d’événements à fort retentissement médiatiques (G8, G7, OMC etc.) Variable en nombre il peut être composé de quelques individus, de plusieurs centaines voire des milliers. Ce sont par principe des opposants jeunes (étudiants, lycéens) qui luttent sous les bannières des altermondialistes, des écologistes décroissants, des anarchistes etc, ils appartiennent à l’extrême gauche comme à l’extrême droite avec des variantes violentes et non violentes. Ils refusent l’appellation de casseurs, ce qu’ils ne sont pas toujours, car estiment-ils, c’est nier ainsi leurs convictions politiques. Convictions, il faut le dire, pas faciles à cerner.
  Refusant toute autorité et hiérarchie, ils prétendent s’éloigner de tout agencement de type militaire, ce qui est faux car ils s’apparentent par leur organisation à des unités de guérilla ou d’intervention armée constituées pour une opération déterminée. Comme les soldats ils obéissent aux ordres et sont, plus ou moins, disciplinés. Sauf une fois en Egypte le 24 juillet 2013, un Black Bloc ne se constitue pas dans les pays du Moyen-Orient (Iran, Arabie Saoudite…), d’Asie (Chine ou Corée du Nord…) jugés trop dangereux ou répondant aux critères politiques chers à leurs cœurs. Ils ne luttent pas pour plus de justice dans le monde mais pour changer la politique et le mode de vie des pays occidentaux les plus riches au bénéfice de qui ? de quoi ? Là s’arrête ma science…
Jean-Bernard Papi ©
 
Références : Francis Dupuis-Deri (MIT) : Manifestations altermondialistes et groupes d’affinité -Anarchisme et psychologie des foules rationnelles / David van Deussen, Xavia Massot :  Black-Blocs papers / Atelier de création libertaire : Les Black-Blocs par eux-mêmes (Communiqué au sujet des tactiques et de l’organisation) etc.
 
 
 

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