Jean-Bernard Papi, romancier, essayiste, nouvelliste et poète

                                                La littérature est un art de combat.  

Carlos Ghosn : 5 questions.

Lundi 21 Janvier 2019


Je ne vous ferai pas l’injure de vous dire qui est Carlos Ghosn ni qu’il se trouve accusé de malversations par ses anciens collègues de Nissan et de ce fait en prison au Japon. Une prison, appelée Kosuge, dont les règles ont dû être établies par le dominicain Bernard Gui (1261-1331), célèbre inquisiteur de Toulouse : 15 mètres carrés, interdiction de téléphone, lumière toute la nuit avec obligation de montrer son visage, interrogations à toutes heures du jour ou de la nuit hors la présence de ses avocats, trois courtes promenades par jour et riz à tous les repas. Ajoutons les restrictions sur les visites familiales que sa femme dénonce vertement. Pour un jeune Yakusa ça va, mais Ghosn a 64 ans et a besoin de soins journaliers.
De la justice japonaise l’ancien procureur Nobuo Gohara déclare que « Si vous admettez le crime pour lequel vous avez été arrêté, vous serez libéré sous caution assez rapidement. Cependant, si vous contestez les accusations ou si vous prétendez être innocent, vous serez détenu plus longtemps… » (1)
- Alors pourquoi Carlos Ghosn n’avoue-t-il pas son crime ? Il serait dehors depuis longtemps. Il faut être en acier trempé ou fou pour résister à pareille ouverture.
- S’il s’estime innocent, connaît-il suffisamment les lois japonaises pour en être certain ?
- S’il est effectivement innocent est-il victime d’un traquenard ? Est-il accusé sur de mauvaises preuves ? (C’est bizarre mais nous voici devant une thèse complotiste.)
- S’il est coupable de malversations, n’existe-t-il pas une prison autre que Kosuge où il est enfermé au même étage que les trente ou quarante condamnés à mort du pays. Prison où il pourrait recevoir de la visite ?
- Quelle partition joue l’Etat français ? et l’Etat japonais ? Quels liens cachés existent entre Renault, Nissan et Mitsubishi qui obligent à écarter Carlos Ghosn ?
À plus…
(1) Extrait de l’excellent dossier de Marie Bordet dans Le Point n°2420 du 17/ 01/19.
 Ayant démenti l’accusation de corruption passive, écrit le quotidien japonais Minichi Shimbun, un ancien député japonais a été détenu pendant 437 jours (in CI n° 1471)
 
Jean-Bernard Papi©

Nota : Carlos Ghosn s'est enfui du Japon dans la nuit du 29 au 30 décembre 2019. La CGT de Renault en la personne de Fabien Gâche, outré, prie les instances policières du Japon de retrouver les complices de cette évasion. Et une fois connus que fera la CGT de ces fameux complices ?

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