Jean-Bernard Papi, romancier, essayiste, nouvelliste et poète

                                                La littérature est un art de combat.  

Supplique au président Macron

Jeudi 22 Mars 2018

Rendez-nous notre liberté.
(Supplique au président Macron)
 
  Monsieur le président, rendez-nous notre liberté !  Permettez-nous, à nous adultes en pleine conscience, de décider par nous-mêmes dans tous les cas de la vie courante et naturellement en conformité avec la loi. Même si un règlement administratif prévoit le contraire, laissez-nous agir. Nous n’avons pas subi d’études, parfois de philo, pour nous voir imposer les règles, toujours générales, et souvent abusives de l’administration. Voici quelques exemples :
  – Éprouvons-nous le besoin de travailler le dimanche, en atelier ou dans notre magasin ? Acceptez alors que nous le fassions sans nous imposer d’horaires ou de contrôle. Nous nous reposerons quand nous serons fatigués et nous irons prier, puisque le dimanche est le jour du Dieu chrétien, quand bon nous chantera. À trop vouloir protéger on sème l’ennui et la paresse.
  – Il y a chez nous, dit-on, des déserts médicaux ? Laissez alors les étudiants en médecine étudier sans qu’un numérus clausus les bloque dans leur parcours.  S’ils sont nombreux à l’issue de leurs études, ils peupleront les campagnes. Au-moins pour débuter.
  – Levez les limitations de vitesses et laissez le conducteur choisir et s’adapter à la configuration de la route. Nos voitures sont plus sûres qu’au temps de la 4 chevaux Renault. Si vous saviez quel bonheur il y avait à rouler alors sur les routes de France avant que l’administration ne vienne y mette son grain de sel. Il y aura des morts ? Certes, comme aujourd’hui, ni plus ni moins, c’est une loi de la statistique !
 –   Ne laissez pas les moralistes dicter leurs règles ; vous les connaissez : ils ont une guillotine dans le cerveau ; toujours à prétendre régir le destin de chacun en interdisant ceci ou cela comme des girouettes folles.  Ainsi les maîtres de forge au temps de Turgot qui ne voulaient voir que leur fer sur le marché, les moralistes ne connaissent de bon et d’honorable que ce qui est issu de leur jugement. Et de leur intolérance.
  – Rendez-nous notre télévision telle qu’elle devrait être sans ces réclames qui exaspèrent par leur niaiserie et leur futilité.  Ces champions de la mal bouffe qui étalent leurs fromages, ces bagnoles qui frétillent sur nos écrans, pour quelle noble cause devrions-nous supporter leurs mensonges ? Donnez aux publicités une tranche horaire, judicieusement choisie, dans laquelle elles s’ébaudiront tout leur soul.
  – Faites-en sorte que le droit de grève ne s’applique qu’à la stricte défense argumentée d’un, ou plusieurs, travailleurs et ne déborde pas hors de propos ; la règle est valable pour nos lycéens et écoliers. Si le droit de grève est un droit inaliénable, celui de travailler en paix et de vivre sereinement l’est aussi.
  – Si l’idée vous prend de répartir les richesses du pays ne puisez pas toujours dans les mêmes poches, un comptable, un boulanger, un retraité est tout aussi nécessaire au pays qu’un haut fonctionnaire ou qu’un promoteur immobilier. Mettez-le boulanger sur la paille et c’est la baguette que les seconds n’auront pas.
  – Enfin, si en fin de vie l’un s’en va en maison de retraite honorez-le pour que de sa volonté son leg soit partagé entre ses héritiers et la dite maison de retraite voire avec l’hôpital le plus proche. C’est du bon sens. Et cela rejoint et complète la formule précédente.
  Il y aurait encore beaucoup à écrire sur le sujet mais, au plus tôt, monsieur le président, vous qui avez déclaré que « le français était une langue de raison », montrez que les Français sont aussi des gens raisonnables et rendez-nous notre liberté !
 
Jean-Bernard Papi ©

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