Jean-Bernard Papi, romancier, essayiste, nouvelliste et poète

                                                La littérature est un art de combat.  

Balance ton Actéon.

Mardi 6 Février 2018
Balance ton Actéon.

 
J’ai choisi la mythologie pour exprimer mon avis sur les remous qui parcourent le monde médiatique concernant les débordements sexuels, allant jusqu’au viol, dont certains hommes du cinéma américain se sont rendus coupables vis-à-vis des actrices et acteurs, leurs collègues. J’y ajouterai les « porcs » indument balancés sur les réseaux sociaux par les françaises victimes, elles aussi, de ces débordements. Indument parce qu’au jugement des réseaux sociaux j’aurais préféré celui de la justice. Donc…
…Il était une fois Actéon, jeune thébain devenu un incomparable chasseur, qui se glorifiait d’être meilleur chasseur qu’Artémis, déesse bien connue pour sa beauté et ses prouesses cynégétiques. (Aujourd’hui on parlerait de la remarquable carrière d’Artémis).  Or un jour, ce jeune mâle vaniteux et bombeur de torse, qui poursuivait un gibier, surprit Artémis qui se baignait nue dans une source des monts du Cithéron.  La pudeur de la déesse offensée par un simple mortel, fat de surcroit, la mit fort en colère. (Pourquoi se baignait-elle en plein air et sur le trajet du jeune homme ? Lui a-t-elle tendu un piège ?) Pour le punir (punition sévère mais il faut ce qu’il faut) elle le changea en cerf, bel animal mâle à connotation fortement sexuelle. Actéon s’enfuit mais fut rattrapé par ses propres chiens, (On pense aux médias d’aujourd’hui) qui jusqu’alors lui avaient été fidèles mais qui ne le reconnurent pas. Devenu gibier, ses cinquante chiens le dévorèrent.
Sur la métope de Sélinonte, dans le musée de Palerme, un haut-relief montre Actéon, en partie changé en cerf, attaqué par ses chiens. Ces derniers sont excités du bras par Artémis, habillée de la tête au pied, laquelle montre un visage implacable et sans remord. Actéon méritait-il un tel supplice ? Certes les dieux, et les déesses, et parfois aussi quelques mortelles, sanctuarisent leur corps ce qui ajoute à leur mystère, mais tout de même. Actéon a-t-il voulu aller plus loin que la simple vision ? L’histoire ne le dit pas. C’est un fanfaron, peut-être a-t-elle craint aussi qu’il aille raconter son aventure dans toute la Grèce ? Car Artémis est aussi une femme.
Une version identique, mais romaine, met en scène Diane, la chasseresse et Actéon.
 
Jean-Bernard Papi ©

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